Affaire Benjamin Maréchal: quand le politique s’en mêle

Jean-Claude Marcourt a interpellé Jean-Paul Philippot.

S. Ta. (avec Belga)
Affaire Benjamin Maréchal: quand le politique s’en mêle
©Bortels

Jean-Claude Marcourt a interpellé Jean-Paul Philippot.

Le groupe CDH au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’est fendu d’une carte blanche publiée par nos confrères du "Soir". Un texte qui porte sur l’émission de Benjamin Maréchal "C’est vous qui le dîtes" et, plus particulièrement, sur la manière dont il a traité l’affaire de ce jeune scout renversé par une voiture.

Le parti humaniste considère que "l’instrumentalisation de la mort, récente, du petit Ulysse est pour beaucoup la goutte de trop. Elle a joint à l’indécence, l’indignité. Pourtant un service public doit être digne et garantir la dignité de tous, à l’image de l’Etat." Le CDH, dans sa carte blanche dénonce également "l’absurdité des questions posées dans cette émission".

Il rappelle également qu’il a déjà interpellé le ministre de tutelle de la RTBF, Jean-Claude Marcourt (PS), sur ce sujet. Le ministre socialiste a répliqué à la lettre des humanistes. Il dit ne pas avoir attendu le CDH pour agir. Il affirme avoir contacté Jean-Paul Philippot, l’administrateur-délégué de la RTBF, à la suite d’une interpellation citoyenne, pour lui demander "de voir si effectivement le sujet correspond à ce que l’on peut attendre d’un média de service public", précise son cabinet.

Il nous revient que la direction de la RTBF a écouté à plusieurs reprises l’émission mise en cause dans la lettre ouverte et qu’elle n’a pas détecté d’erreur ou de faute dans le chef de Benjamin Maréchal et/ou de son équipe.

Une instruction du CSA

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a reçu trois plaintes suite à l'affaire. Son secrétariat d'instruction, soit son organe chargé de traiter les plaintes et de conduire une enquête lorsqu'il suspecte une infraction, a décidé d'ouvrir une instruction. Il a adressé à la RTBF une série de questions sur le respect de la dignité humaine.

Si, à l'issue de ses investigations, il estime qu'il y a bien infraction, il transmettra un dossier à l'instance décisionnelle du CSA qui pourra, si elle aboutit à la même conclusion, prononcer une sanction.

L'émission "C'est vous qui le dites", diffusée tous les matins sur Vivacité, existe depuis plus de 10 ans. Succès d'audience, elle est régulièrement sous le feu des critiques, ses détracteurs la qualifiant de poujadiste et racoleuse. "On reçoit souvent des plaintes pour cette émission", confirme d'ailleurs le CSA.

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