Golden Globes: découvrez le palmarès des séries
Publié le 09-01-2018 à 11h49 - Mis à jour le 10-01-2018 à 10h17
Des hommes et femmes habillés en noir afin de dénoncer les violences faites aux femmes et la chape de silence imposée par l’industrie hollywoodienne sur ces pratiques odieuses. C’est l’une des images fortes de la soirée de remise des Golden Globes dimanche soir à Los Angeles et ce fut, forcément, le choix posé par l’équipe de " Big Little Lies" , parmi d’autres. Rien d’étonnant à cela puisque cette question est au cœur de la série produite par Reese Witherspoon et Nicole Kidman, sacrée meilleure mini-série lors de cette 75e édition, au même titre que Nicole Kidman, sacrée meilleure actrice.
Sans surprise, le palmarès 2018 a reflété les préoccupations de l’industrie, depuis que l’affaire Weinstein a révélé au grand jour les abus dont se rendaient coupables un certain nombre de producteurs ou d’acteurs de cinéma et de télévision. "Beaucoup d’entre nous sont dans une culture du silence, mais apprenons à nos enfants que dénoncer ces actes, c’est ça la nouvelle norme", a notamment insisté l’actrice Laura Dern lors de son discours de remerciement. Récompensée au même titre que Nicole Kidman et Alexander Skarsgard, le couple maudit de la série créée par Bruce Miller, elle a permis à HBO de ramener quatre récompenses au bercail. Un discours qui faisait écho à celui, très applaudi, de la productrice Oprah Winfrey, récompensée du prix Cecil B. de Mille pour l’ensemble de sa carrière.
Dans la foulée, la bouleversante The Handmaid’s tale dont le scénario met en avant une société sectaire fondée sur l’oppression des femmes a été légitimement sacrée meilleure série dramatique. Comme nous le pressentions vendredi, le jury a été emporté par l’intensité du jeu d’Elisabeth Moss et la fulgurance du scénario inspiré du roman éponyme de Margaret Atwood. La série au sous-texte politique puissant, soulignant la nécessité de la lutte et même de la révolte contre une société inique, repart avec deux prix.
Minorités (in) visibles et girl power
Ces deux productions, principalement mises en œuvre par des femmes, adressent en outre un joli pied de nez à une cérémonie qui, cette année encore, côté cinéma, n’avait nominé que des hommes dans sa catégorie meilleur réalisateur…
Autre clin d’œil appuyé à l’histoire des prix made in Etats-Unis : Sterling K. Brown est le premier comédien afro-américain à être sacré meilleur acteur dans la catégorie drame pour sa prestation dans la série This is us . Il partage avec Aziz Ansari, récompensé pour son rôle dans "Master of None", le privilège de faire un peu mentir une industrie encore ancrée dans des choix et réflexes #sowhite.
Ewan Mc Gregor sacré meilleur acteur pour Fargo ? On n’avait pas forcément vu venir cette récompense que l’on pensait taillée sur mesure pour Kyle MacLachlan ( Twin Peaks ) qui rejoint Justin Theroux ( The Leftovers ), le grand oublié de la catégorie précédente. Tous les deux étaient pourtant époustouflants dans leur série.
Et The Marvelous Mrs Maisel ? Pas étonnant que cette demoiselle (Rachel Brosnahan) se retrouve en haut de l’affiche, elle à qui rien, pas même le destin, ne résiste. Sur un air de comédie faussement "proprette", cette série sur un jeune couple ambitieux dans le New York des années 50, a su imposer son ton sarcastique, son rythme enlevé et son "dézingage" en règle des mariages soi-disant heureux. Un vent de fraîcheur et d’humour (juif) a soufflé sur le stand-up, sur Amazon et sur le grand public. Par les temps qui courent, les nouvelles de ce genre sont bien trop rares pour être snobées.