Arte accueille la mini-série "Aurore" : "J'essaie de raconter des histoires de l'intérieur des personnages"
Publié le 11-01-2018 à 16h29 - Mis à jour le 11-01-2018 à 16h37
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Laetitia Masson signe sa première mini-série, pour Arte. Aurore, un triptyque d’une rare force qui confronte deux enfants à une scène de crime : l’une, coupable, l’autre, témoin.
Qu’aviez-vous envie de raconter avec "Aurore" ?
Mon idée était de questionner un sujet qui puisse résonner en chaque être humain : la question de l’enfance, de l’éducation. Comment guide-t-on un enfant jusqu’à l’humanité ? C’est la même question dans "Star Wars", c’est-à-dire la lutte entre le bien et le mal.
L’environnement joue un rôle important.
Oui, il impacte chacun : la mère, le système scolaire. Dans ce film, l’environnement est aride.
Ce sont des terres en friche sur lesquelles les enfants grandissent comme des mauvaises herbes.
Oui mais la problématique peut se rencontrer dans des milieux beaucoup plus favorisés, sauf qu’elle s’articulerait différemment. On ne choisit pas où on naît mais un enfant est structuré par des guides. Je voulais questionner chacun sur sa responsabilité, son rôle, sa fragilité. Je veux absolument toucher les gens, les impliquer, pas seulement les prendre en otage.
On peut voir cette mini-série comme un film en trois parties. On reste à la frontière du cinéma.
C’est dû à la mise en scène. On peut structurer trois épisodes comme trois chapitres d’un récit.
"Aurore" est nourrie du silence, des non-dits, du sous-texte, de tout ce qui permet d’imprimer quelque chose de personnel sur ce qu’on regarde.
J’essaie de raconter des histoires de l’intérieur des personnages. Je ne fais pas de démonstration objective. J’essaie d’assumer la subjectivité et d’en montrer à la fois la beauté et la limite.
Dans "Aurore", même sur les terres désolées, il y a de la lumière, des couleurs, de l’espoir.
Je pense qu’il n’y a pas de fatalité, qu’on n’est condamné ni par son milieu, ni par son passé, que chaque rencontre peut rejouer le destin. Il faut essayer de sortir des schémas imposés, des valeurs imposées par des époques, des systèmes politiques, relayés par chacun de nous.