De l’illettrisme à l’école de la réussite
Publié le 17-01-2018 à 07h11
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Un tabou qui remet en question l’apprentissage à l’école. La Une, 20h20 Chaque année, 5 000 Belges francophones suivent des cours d’alphabétisation." Cela signifie qu’il existe au moins autant d’adultes qui ne savent ni lire ni écrire. C’est le cas des illettrés qui témoignent dans le reportage de Valéry Mahy, diffusé ce soir dans "Questions à la Une". Illettrisme : à qui la faute ? H H pose la bonne et trop rare question qui concerne également les plus jeunes, car 20 % des élèves de 15 ans sont considérés comme illettrés.
Au fil des témoignages, la seule force de cette enquête, plusieurs raisons émergent pour expliquer l’absence de ces compétences fondamentales. "Une ambiance de terreur" à l’école, "des compétences trop difficiles" à acquérir, "des cours traumatisants", "un contexte familial pénible", "la dyslexie" ou encore le fait d’être "enfermée à la maison par mon mari". Autant d’obstacles qui n’ont pas permis à ces adultes d’acquérir les compétences qui permettent de s’insérer dans la société. Tous les jours, ils ont "honte" de demander de l’aide pour prendre les transports ou choisir un produit en magasin.
Des accidents de parcours
Le reportage, qui met en lumière le quotidien d’illettrés, donne également la parole à des spécialistes de l’enseignement. Ils s’accordent à dire que la plupart des professeurs ne sont pas prêts à guider les élèves qui présentent une hyperactivité, une dyslexie ou l’absence d’un encadrement familial. "Chaque enfant a un bagage différent. C’est à l’école maternelle qu’il faut le prendre en charge et l’aider à s’exprimer", explique un des experts. Sans quoi l’école prolongerait l’héritage scolaire "compliqué" de certaines familles. En clair, l’école est un système compétitif qui relègue au fond de la classe les enfants qui n’intègrent pas ses codes, ou les envoie en enseignement spécialisé.
L’école de la réussite
Sans entrer dans les détails et sans s’étendre sur les solutions pour vaincre l’illettrisme, l’enquête de "Questions à la Une" en évoque quelques-unes. En région bruxelloise, il existe des écoles dont 90 % des élèves sont d’origine étrangère et qui parlent une autre langue que le français à la maison. Le taux dramatique de réussite s’explique par le manque de mixité, ne permettant pas aux enfants de s’entraider. L’école de la réussite serait celle qui met fin à la sélection et mixe les profils. Grâce à de plus petites classes et à une remédiation directe aux problèmes de chaque enfant, auxquels les enseignants sont formés.Lola Lemaigre