"Demain, tous myopes ?": focus sur une épidémie planétaire
Publié le 20-01-2018 à 16h11 - Mis à jour le 20-01-2018 à 17h01
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Le documentaire "Demain, tous myopes ?" **, à voir ce samedi soir sur Arte, à 22h15.
Depuis une décennie, la communauté scientifique est inquiète face à une épidémie inattendue qui n’est provoquée ni par un virus ni par une bactérie. La myopie gagne du terrain dans le monde entier, en particulier en Asie. À Singapour, pas moins de 80 % des jeunes de moins de 25 ans sont myopes, et les taux frisent les 50 % en Europe, en Russie et en Amérique du Nord.
C’est un article de 2012 publié par l’universitaire australien Ian Morgan, dans la revue "The Lancet" qui a braqué les projecteurs sur ce phénomène préoccupant. En moins de deux décennies, la proportion d’enfants atteints de myopie a doublé dans certains pays. De façon très pédagogique, ce documentaire de 52 minutes signé Christophe Kilian, coécrit avec Fabrice Papillon, revient sur ce fléau, en décrypte les causes et explore les solutions envisagées par les chercheurs. Il commence par nous expliquer ce phénomène provoqué par une déformation du globe oculaire qui s’allonge, provoquant une vision floue.
Un œil fragilisé
Si la myopie est corrigée par les lunettes et les lentilles, et si la perte d’acuité visuelle, quand elle est légère, peut être réparée par une opération chirurgicale au laser, dans certains cas sévères, elle peut conduire à la cécité. "Les risques de glaucome, maladie dégénérative du nerf optique, augmentent également, et la cataracte peut aussi se déclarer précocement. En conséquence, associée à la myopie, cette combinaison de plusieurs symptômes a un coût très élevé pour la santé publique", précise le chef de service à la Fondation ophtalmologique Adolphe de Rotschild.
Le film suit de près les recherches menées depuis dix ans pour tenter d’enrayer l’épidémie. Il est apparu que la génétique, l’allongement de la scolarité, le temps passé à lire ou devant les écrans, et la sédentarité favorisaient l’apparition de la myopie. Mais une donnée fondamentale a émergé: le temps d’exposition à la lumière naturelle. Plus les enfants passent du temps dehors, moins ils sont susceptibles de devenir myopes.
Ces conclusions ont encouragé des écoles de Taïwan à revoir l’organisation des journées et l’aménagement des salles de classe. Une piste essentielle : le temps passé à la récré et les cours dispensés à l’extérieur. D’autres chercheurs asiatiques ont opté pour un traitement médicamenteux pour ralentir l’évolution de la myopie.