"Speakerine": les coulisses ripolinées des débuts de la télé (CRITIQUE)
Publié le 16-04-2018 à 18h30 - Mis à jour le 16-04-2018 à 18h31
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A 42 ans avec sa mise en plis façon Reine Fabiola et son look 60’s de Parisienne bon chic bon genre, Christine Beauval (Marie Gillain) a tout pour être une femme comblée : speakerine admirée au sein de la toute jeune Radio-Télévision Française (RTF), elle a un mari aimant et deux enfants charmants. Pourtant, Christine rêve de pouvoir lancer sa propre émission, "Portraits de femmes", et de ne plus être cantonnée au rôle de speakerine.
Son mari, Pierre Beauval (Guillaume de Tonquedec), directeur de l’Information au sein de la RTF, est promis à un bel avenir. Il est en charge du direct annoncé entre De Gaulle et le président JFK, une première liaison satellite baptisée Mondovision qui, si elle réussit, devrait lui assurer le poste de futur directeur de la télévision. Mais Joseph Darnet, qui occupe le poste, ne l’entend pas de cette oreille et cette rivalité entre les deux hommes pourrait bien ruiner le projet de Christine.
Or de nombreuses lettres de menace prouvent que son destin de femme active et publique dérange. Un matin, les menaces se font plus violentes et précises…
Voitures, bureaux, vêtements, coiffures… "Speakerine" offre une belle reconstitution de la France de 1962 avec ses marqueurs forts : l’horloge de la RTF, la fameuse DS et l’ombre du général de Gaulle… Une France sur laquelle plane toujours l’ombre de l’OAS et de la guerre en Algérie. À l’époque où le Journal télévisé était totalement inféodé aux diktats du ministre de l’Information Eric Jauffret, campé par Grégory Fitoussi.
Bien trop sage reconstitution
Si la mini-série explore cet enjeu historique avec conviction, on ne peut pas en dire autant de ses nombreuses intrigues et personnages secondaires, trop vite brossés pour qu’ils nous convainquent. Qu’il s’agisse des différends politiques entre Pierre Beauval et son fils Jean-Claude ou de l’histoire d’amour secrète de sa fille Colette.
"L’Affaire de Saint-Cloud", la distance qui s’installe entre Christine et son mari, l’enquête qui patine autour des menaces qu’elle reçoit : autant d’éléments qui auraient mérité un approfondissement.
Si l’idée originale de Valentine Milville et José Caltagirone ne manquait pas d’intérêt, son développement peine à convaincre. Est-ce dû à la limitation de l’intrigue à six épisodes seulement ? Le sujet aurait dû bénéficier d’une réalisation plus originale. On se retrouve, au final, avec un sympathique mais trop sage divertissement…
La série "Speakerine", à découvrir dès ce lundi sur France 2, à 20h55.
