Fabrice Fries a pris les rênes de l’AFP: son élection fait grincer des dents
Publié le 17-04-2018 à 12h52 - Mis à jour le 17-04-2018 à 12h53
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Les salariés et quelques administrateurs ont dénoncé le processus de nomination du nouveau PDG.
Ce lundi, Fabrice Fries est entré en fonction à la présidence de l’Agence France Presse. Son élection a fait grincer des dents. Les salariés ont débrayé jeudi, pendant le Conseil d’administration, et refusé de diffuser des "alertes" sur le fil de l’Agence alors que le chef de l’Etat s’exprimait au même moment sur TF1.
Trois administrateurs ont adressé hier un courrier à la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, pour dénoncer le processus de nomination du nouveau patron de l’AFP.
"Le jour même de la réunion du Conseil d’administration ayant pour objet l’élection du président de l’Agence, M. Emmanuel Hoog a reçu un appel de votre directrice de cabinet pour lui signifier que l’Etat lui retirait son soutien", écrivent Julia Cagé, Ingrid Deltenre et François Morinière, déplorant que l’Etat ait "bafoué toutes les prérogatives du Conseil".
Absence de débat
Quelques heures seulement après qu’Emmanuel Hoog a annoncé son retrait, jeudi dernier, Fabrice Fries a été élu à la majorité qualifiée lors du troisième tour de scrutin.
Le ministère de la Culture a répondu que "la procédure de nomination proposée par le CA de fin janvier a été scrupuleusement respectée" et rappelle n’avoir "p ris sa décision qu’à l’issue du processus de sélection, après réception par tous les membres du CA des courriers de chacun des candidats le 5 avril 2018". Cependant, les salariés regrettent que cette élection ait eu lieu au terme seulement de trois jours de scrutin, "malgré l’exigence exprimée par les représentants du personnel au CA de poursuivre le processus électoral, mettant ainsi les salariés devant le fait accompli et balayant tout débat sur le projet d’entreprise", regrette la CGT dans un communiqué.
Le syndicat pointe du doigt "le projet défendu devant les administrateurs par Fabrice Fries, ancien de Vivendi et de Publicis Consultants", qui promet d’"ouvrir le dossier de la capitalisation de l’agence […] Il s’agit d’une remise en cause du statut de 1957 et la fin de l’indépendance rédactionnelle et économique de l’AFP".
Sans pour autant regretter le départ d’Emmanuel Hoog, la CGT s’inquiète encore devant la réduction globale des effectifs et dénonce "une accélération des déploiements d’effectifs vers la vidéo […] Le texte doit rester le socle de l’agence", conclut le syndicat.