Le musée de la culture noire à Washington: un musée exemplaire
Publié le 18-04-2018 à 13h02 - Mis à jour le 18-04-2018 à 13h03
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En septembre 2016, le premier musée consacré aux Noirs américains ouvrait ses portes. Arte, 22h50.Le Musée national de l’histoire et de la culture afro-américaines (NMAAHC) rencontre un succès phénoménal. Un musée inauguré par Barack Obama en septembre 2016 qui suscite autant de haine que de soutien. En plein cœur de Washington, sur la pelouse du National Mall, il se dresse à l’emplacement d’un ancien marché d’esclaves.
"Le grand mérite des Afro-Américains, c’est d’avoir obligé l’Amérique à être à la hauteur de ses idéaux. Ce sont eux qui ont fait en sorte que tout le monde soit traité sur un pied d’égalité. S’il y a bien une chose que j’attends de ce musée, c’est qu’il incarne l’Amérique qui exauce ses rêves et tient ses promesses", formule Lonnie G. Bunch III, directeur et fondateur du NMAAHC, en préambule du documentaire d’Oliver Hardt, Le musée noir**.
L’architecte britannico-ghanéen, David Adjaye, a eu l’idée d’évoquer une couronne africaine. Ce musée, sorte de ziggourat de bronze sur trois niveaux, est pour lui une belle façon d’incarner l’univers des idées. La ziggourat est cet édifice religieux d’origine mésopotamienne fait de la superposition de plateformes de dimensions décroissantes dont la plus petite, au sommet, porte une chapelle.
Un musée où contenant et contenu ne font qu’un
Après la guerre de Sécession, des vétérans noirs avaient demandé un lieu qui puisse rendre compte du rôle joué par les Afro-Américains dans l’histoire de leur pays. Un projet soumis au Congrès, puis bloqué et sans cesse repoussé. Un projet reporté, aussi, faute de collection et d’argent. In fine, il aura fallu attendre un siècle. Coût du bâtiment : 540 millions de dollars.
La scénographie du musée fait revivre cinq siècles de présence noire aux Etats-Unis, de la cale d’un navire négrier à la robe couleur pêche d’Oprah Winfrey. Une collection unique en son genre d’environ 40 000 objets rassemblés autour d’une réflexion profonde sur le sens d’un musée au XXIe siècle.
"J’espère qu’un jour, longtemps après ma mort, ce musée deviendra une sorte de refuge où les gens viendront comprendre ce qui les a séparés, conclut Lonnie G. Bunch III. Un endroit qui raconte la vérité à l’état brut, sans fard. Et où on peut aborder des questions douloureuses. Un endroit surtout qui nous montre les Afro-Américains comme des gens qui se sont battus. Mais aussi, qui ont aimé, vécu, construit quelque chose. J’espère surtout qu’à l’avenir, il permettra une meilleure compréhension de l’Amérique noire. Et une vision plus exhaustive de l’Amérique."