Ali Rebeihi (France Inter) : "Je ne suis inféodé à aucun laboratoire"
Publié le 10-10-2018 à 09h44 - Mis à jour le 11-10-2018 à 14h59
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Sur France Inter, le producteur bouscule les idées reçues en matière de santé. De la médecine à la psychologie, de l’éducation à l’alimentation, Ali Rebeihi livre des clés pour notre bien-être, dans Grand bien vous fasse ! (du lundi au vendredi, à 10 h 05) entouré de spécialistes. Comment vivez-vous cette rentrée ?
Cette troisième saison démarre bien et roule, parce que j’ai une équipe solide sur laquelle je peux me reposer. L’important est de ne pas ronronner, de renouveler les sujets. Nous avons une nouvelle recrue, le médecin et écrivain Baptiste Beaulieu, dont le blog "Alors voilà" essaie de réconcilier les soignants et les patients. Nous aurons également davantage de débats et de subjectivité de ma part, même si je reste un passeur. Lors de l’avant-dernière vague d’audience en janvier dernier, nous avons fait un pic d’audience avec 1,3 million d’auditeurs en audience cumulée, et en juin, nous avons atteint 1,3 million de podcasts.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Il y a l’actualité éditoriale, dans laquelle je fais un tri drastique, et ensuite, ce sont des sujets liés à des lectures de la presse, des envies personnelles, des intuitions, des discussions au sein de l’équipe, ou des suggestions d’auditeurs. Nous avons d’ailleurs deux ou trois auditeurs par heure à l’antenne, de qualité la plupart du temps.
Vous mettez l’accent sur la réflexion et le savoir.
C’est une université permanente, une conversation joyeuse autour de sujets variés ayant en commun la vie quotidienne, avec le vendredi une prise de recul plus philosophique. Loin des éditocrates qui s’expriment sur 1 001 sujets, nous préférons des spécialistes qui puissent se faire interpeller par les auditeurs. Le gai savoir, c’est fondamental. Je me sens l’héritier de certains profs d’histoire, de français, d’économie, sans être pontifiant.
Vous bousculez les idées reçues ?
Je prépare d’ailleurs pour Noël une semaine d’émissions sur les idées reçues en alimentation, en médecine, en santé… Je m’emploie notamment à battre en brèche l’idée reçue selon laquelle les vaccins sont dangereux. Ce qui n’empêche pas de discuter des effets secondaires. Je ne suis inféodé à aucun laboratoire, je peux mettre en avant ma subjectivité sans être pris en otage par les obscurantistes. Qu’il s’agisse de végétarisme, de véganisme, etc., il est compliqué de mettre en avant une pensée complexe.
Quels sont les thèmes que vous préparez ?
Nous préparons, en partenariat avec France 2, à l’occasion de la Journée des droits de l’enfant le 20 novembre, une programmation sur les violences faites aux mineurs, le 10 décembre, une émission avec France 5 sur les aliments ultra-transformés, le 15 novembre, sur les sols pollués qui nous rendent malades. Nous avons également enregistré une émission avec Marianne Power, auteure de Help Me, qui a testé 12 méthodes de développement personnel. Nous aurons encore un habitué de l’émission, le psychologue Bruno Humbeeck, chercheur à l’université de Mons. C’est toujours un plaisir de dénicher de nouveaux talents.
Avez-vous d’autres envies ?
J’ai un projet en réflexion, avec Christophe André, de série documentaire sur de grandes questions de psychologie avec une mise en scène à la Cosmos, série documentaire sur Netflix, évoquant l’aventure de l’espace et de l’astrophysique. Par ailleurs, je prépare un livre Grand bien vous fasse ! qui sera publié dans un an. Ce sont des recréations à partir d’émissions, avec un ton à la fois léger et sérieux. Cependant, c’est en radio que je m’épanouis le plus.
Cette émission a-t-elle une incidence sur votre vie de tous les jours ?
J’ai fait dix ans de boxe, tout cela me passionnait mais l’émission m’a éveillé aux effets délétères de l’alimentation ultra-transformée, du sucre ou du stress, de l’intérêt du jeûne thérapeutique, etc. Je souhaite que l’émission puisse provoquer une prise de conscience chez les auditeurs, sur la nécessité de s’occuper de son esprit et de son corps. Sans être culpabilisant.