Quand les reporters sont sur scène pour confectionner un journal "vivant"
Publié le 15-10-2018 à 17h37 - Mis à jour le 15-10-2018 à 17h40
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Bruxelles accueille le "Live Magazine" ce lundi à 20 heures.C’est à Flagey que la nouvelle édition de Live Magazine Belgique se tient en ouverture du 1er Forum européen Addiction&Société. Des journalistes, des auteurs, des photographes et d’autres monteront sur scène, ce soir, pour raconter des histoires réelles autour de ce thème. Le but : créer un véritable journal vivant avec un édito et différentes rubriques (voir ci-dessous). Entretien avec Ariane Papeians, productrice et rédactrice en chef de ce journal belge éphémère.
Comment avez-vous eu l’idée d’importer ce concept en Belgique ?
J’ai rencontré Douglas McGray à Boston, créateur de Pop-Up Magazine, qui a lancé le concept, et Florence Martin-Kessler qui a créé Live Magazine en France. Quelque temps plus tard, cette dernière m’a appelée en me disant que cela marchait super bien. Je me suis donc lancée, il y a trois ans, pour faire la même chose en Belgique. À la base, je ne viens pas du milieu du journalisme donc je ne me sentais pas complètement légitime. Je me suis fait seconder par une journaliste de la RTBF qui s’appelle Daphné Van Ossel pour m’aider. Elle est toujours là, mais je me suis rodée, et je me sens désormais capable d’organiser plusieurs éditions.
Comment sélectionnez-vous en général les histoires ?
Ce sont toutes des histoires vraies, vérifiées, et ça c’est très important. Comme dans un journal, on essaye d’avoir des sujets d’actualité, mais on est plutôt dans la mouvance du slow journalisme avec des enquêtes de terrain, qui mettent du temps à être réalisées.
Quels éléments nouveaux apporte le "Live Magazine" par rapport à un magazine dit classique ?
Comme ce n’est pas filmé, qu’il n’y a donc aucune trace de ce magazine après la soirée, je pense qu’il y a des choses qui ne sont racontées nulle part ailleurs. C’est une autre manière de diffuser l’information. En plus des histoires, ce qui nous amuse c’est d’explorer le story-telling sous différentes formes. Il y a de la photo, de la vidéo, des histoires mimées…
Vous les aidez à apprivoiser ce format et la scène ?
Le format est très court et ce n’est pas du tout improvisé. Les journalistes, photographes, réalisateurs sont plutôt cachés derrière leur crayon ou leur objectif et donc on les coache dans l’écriture d’un texte oral et dans la prise de parole en public pour qu’il y ait de la vie lorsqu’ils racontent leur histoire. Il y a une manière de raconter une histoire pour qu’on rentre en trois secondes dedans, avec une tension assez forte et une chute assez radicale.
Le Premier ministre français Édouard Philippe était passé dans "Live Magazine" en France pour évoquer les coulisses de sa nomination. Vous pensez faire pareil avec des politiciens belges ?
On est ouverts à tout. De temps en temps, il nous arrive d’avoir un portrait un peu plus détaillé, un témoignage un peu plus fort. Je suis en train de penser à une édition "politique" et peut-être qu’à ce moment-là, oui, je ferai venir un homme politique. C’est en cours de réflexion.
Ce lundi, à Flagey , la soirée est liée aux addictions. Quel est le programme ?
C’est rare qu’on soit sur un thème aussi précis. On va parler alcool, drogues, il y aura notamment une histoire sur la brigade des stups à Charleroi mais on parlera aussi des addictions au sexe et au jeu.
"Live Magazine" vise aussi les jeunes.
Nous allons mettre sur pied une première édition adaptée aux enfants âgés de 7 à 12 ans. Ce sera le 11 novembre à Flagey. C’est le même concept mais le but est surtout focalisé sur l’éducation aux médias. L’idée, c’est qu’un des intervenants vienne aussi plus tard dans les classes pour raconter son enquête en détail. C’est l’occasion d’éviter de diaboliser la presse, d’expliquer comment on fait une enquête fouillée et de lutter notamment contre les fake news.