Ben Stiller : "'Escape at Dannemora’ est une histoire humaine avant tout"

Ben Stiller a réalisé les huit épisodes de la mini-série Escape At Dannemora qui relate l’évasion de deux prisonniers, Richard Matt (Benicio del Toro) et David Sweat (Paul Dano), du centre correctionnel de Clinton dans l’État de New York.

Un récit ancré dans la réalité

Une série très largement inspirée des faits réels qui se sont déroulés en 2015 et ont débouché sur une gigantesque chasse à l’homme longue de trois semaines. Leahy Scott, inspectrice générale de l’État de New York qui dirige l’enquête sur l’évasion, est le quatrième personnage clé de cette histoire sous haute tension. Une partition jouée avec beaucoup de conviction par l’actrice Bonnie Hunt.

Le rapport rédigé par l’inspectrice générale de l’État de New York est d’ailleurs l’élément qui a permis d’enrichir considérablement le scénario imaginé par Brett Johnson (Mad Men) et Michael Tolkin (The Player) deux mois à peine après que l’affaire a défrayé la chronique aux États-Unis. C’est la précision de ce compte-rendu qui a encouragé Ben Stiller à se lancer dans l’aventure, comme il l’a expliqué à l’issue de la projection du premier épisode lundi soir à Cannes.

"Je ne voulais pas faire une simple histoire d’évasion haletante et spectaculaire comme j’ai pu en voir et en apprécier, notamment dans le cinéma des années 70. La série s’intéresse à l’histoire personnelle de chacun des personnages. Je voulais avoir la chance de montrer qui sont ces hommes, pourquoi ils sont en prison. Mais aussi comment ils sont entrés en relation les uns avec les autres. C’est le type d’exploration impossible à faire en deux heures", insiste Ben Stiller.

Manipulés ou manipulateurs ?

"Patricia a été la première à monter à bord du projet. C’était très facile de travailler avec elle car elle ne s’inquiétait pas de savoir si le public allait aimer son personnage. Patricia a un rôle vraiment complexe. À un moment donné, on la croit manipulée mais à d’autres, elle apparaît dans la peau d’une manipulatrice." Un contrepoint d’autant plus fort dans l’univers forcément très masculin de cette prison de haute sécurité.

Si l’implication du comédien peut étonner dans ce projet plutôt sombre et très documenté, Ben Stiller souligne qu’il a toujours eu envie de raconter ce type d’histoire qui repose avant tout sur la force de ses personnages. "Ce sont des histoires prétechnologiques. Dans un univers comme celui-là tout repose sur le silence, les murmures, l’échange de regards. Tout prend une autre saveur."

La série sera diffusée à partir du 18 novembre aux États-Unis sur la chaîne Showtime.