Ces pépites qui brillent à l'étranger: Votez jusque ce soir minuit pour vos Belges (du bout du monde) préférés

Votez pour vos Belges (du bout du monde) préférés
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Les Trophées des Belges du bout du monde, inspirés de l’émission du même nom, seront remis fin décembre à des Belges francophones installés à l’étranger et y faisant rayonner la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les lecteurs de “La Libre” et les auditeurs de la RTBF sont invités à choisir le lauréat dans trois catégories (culture & art de vivre, solidarité et innovations).


Voici les finalistes de la catégorie “Culture et Art de vivre”. Le prix “Culture et Art de Vivre” récompense un artiste, une œuvre, une initiative“favorisant les échanges entre la Belgique et l’étranger” ou “mettant en valeur la mode, l’architecture ou la gastronomie belge à l’étranger”, “tout en privilégiant les échanges avec les populations locales”. Faites votre choix et à vos votes sur Lalibre.be ! Ceux-ci seront clôturés le 8 novembre.

Simon Hupperetz, Rwanda

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Agé de 29 ans, originaire de Ligneuville à deux pas de Malmedy, ce régent en langues étrangères (anglais et allemand) est parti s’installer au Rwanda en 2015. Également expert formateur-coach pour le Centre mondial du cyclisme, il a occupé le poste d’entraîneur de l’équipe nationale de cyclisme au Rwanda durant une année, “une aventure riche en expériences”. Après une première visite au Rwanda en 2013, il avait commencé à se passionner pour ce pays en particulier et l’Afrique en général. Et désormais, il a un nouveau projet : avec le coach de l’équipe nationale rwandaise, il est en train de créer une équipe continentale basée au Rwanda. C’est-à-dire, en clair, une équipe de cyclistes professionnels venant de tous les coins de l’Afrique, âgés de 18 à 25 ans.

Objectif : le tour du Rwanda

Parmi les objectifs : rendre un peu plus africain le cyclisme mondial, et proposer un encadrement pointu au niveau nutrition ou encore technologique pour ces jeunes. Et plus concrètement, l’objectif est de participer au Tour du Rwanda 2019, qui aura lieu du 24 février au 3 mars. C’est, selon Simon, un moment extraordinaire. “Il y a trois millions de spectateurs sur les bords des routes, une ambiance à avoir des frissons” pour la course cycliste la plus relevée – il y a des étapes de montagnes – du continent africain.

Simon espère aussi faire découvrir le cyclisme européen à ses coureurs, en les emmenant en Belgique. “En matière de développement pour l’équipe cycliste, il serait idéal de signer des partenariats avec des entreprises belges voulant s’implanter et se développer au Rwanda et en Afrique. Nous voulons également passer plus de temps durant la saison en Belgique, c’est une terre de cyclisme.” Avec sa participation au Trophée, il espère “vivre une expérience qui peut être très enrichissante. Et attirer l’attention sur le projet que je mène et, pourquoi pas, nouer des nouveaux contacts qui nous permettront d’avancer. Mais aussi rencontrer les autres nominés et échanger nos expériences”.



Didier Mathieu, Singapour

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Didier Mathieu, alias Jaba, 44 ans, est né à Armenia en Colombie mais est arrivé en Belgique à l’âge de 14 ans. Il a réalisé des études artistiques à Saint-Luc Liège, avant de les poursuivre avec une maîtrise en arts appliqués à Singapour. “ J’ai trouvé que Singapour était une ville d’opportunités et d’une diversité culturelle enrichissante. On retrouve un mélange entre les traditions et le développement économique. C’est aussi une cité verte et dynamique. Singapour est la porte ouverte vers tous les pays du Sud-Est asiatique, ce qui la rend très charismatique.”

En 2007, il a reçu une proposition d’emploi en tant que digital artist dans les studios de Georges Lucas à Singapour. Il a réalisé des décors, des concepts et autres imageries digitales pour des films tels que Star Trek, Transformers, Iron Man, ainsi que d’autres productions cinématographiques. Mais en parallèle, cela fait vingt-huit ans que Didier évolue dans le mouvement du graffiti. “J’ai peint dans plus de quarante pays sur les cinq continents. Quand je suis arrivé à Singapour, il y avait très peu d’art urbain. Mon idée était de le faire connaître. À présent mes peintures sont incontournables dans le quartier touristique de Kampong Glam.”

La propreté, une affaire sérieuse

À Singapour, la propreté et l’ordre public sont cependant pris très au sérieux ! Ceux pris à dessiner sur les murs du métro peuvent être punis de prison ferme ou même de coups de bâton. Les projets de peinture doivent généralement passer par le comité “Urban Redelevopment Authority”, explique Didier. “Mais une grande partie de mes œuvres est réalisée sans autorisation officielle, plutôt grâce une approbation du propriétaire. Il est certain que j’ai déjà rencontré quelques soucis (NdlR : avec les autorités) . Mais après de nombreuses lettres de soutien des commerçants du quartier, elles ont finalement fait une exception. Le Singapore Tourism Board utilise à présent mes travaux pour promouvoir le tourisme.”
Avec le Trophée des Belges du bout du monde, Didier espère faire connaître encore un peu plus l’art urbain et ce qu’il apporte à la population. “Je sais qu’un quartier peut revivre et se réinventer grâce à lui.”



Manuel Hubert, Thaïlande

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Temples, montagnes, lacs… Au nord-est de la Thaïlande, la province d’Udon Thani est un vrai paradis vert. C’est là que Manuel Hubert, 39 ans, et sa compagne, ont aménagé leur ferme-auberge bio. Né à Aywaille, en Province de Liège, Manuel Hubert, électricien de formation, a quitté la Belgique il y a dix ans. “Pour voyager. Le voyage est ma grande passion. J’ai parcouru tous les continents sauf l’Afrique. J’ai toujours été attiré par l’Asie. J’aime sa culture, son climat, la qualité de vie et la gentillesse des habitants…. Je m’y sens libre.”

 A l’étranger, Manuel Hubert a multiplié les expériences professionnelles. Moniteur de plongée à Phuket, c’est là qu’il rencontre son épouse actuelle – ils sont mariés depuis le 12 septembre dernier-, Suwan Misee. Après un séjour en Australie, alors que Suwan Misee travaille dans une exploitation bio, ils décident de retourner en Thaïlande où ils débutent leur nouveau projet de ferme biologique.

Non au tourisme de masse

Depuis cinq ans, ils y font pousser du riz, des légumes, des fruits, des herbes et élèvent quelques petits animaux et des poissons. La “Suwan Organic Farmstay” est plus précisément une ferme auberge, qui accueille donc aussi des touristes. L’objectif est de leur faire découvrir les richesses locales mais en mode “slow-tourism” ou “tourisme lent” – par opposition au “tourisme de masse” – sans laisser de traces derrière soi. “Nous souhaitons, détaille Manuel Hubert, accueillir les touristes pour leur faire découvrir les richesses locales et promouvoir le tourisme où les amoureux de la Thaïlande vont à la rencontre des locaux et de leur culture, hors des sentiers battus, loin des sites touristiques et de leurs problèmes environnementaux.”

Les touristes qui séjournent à la ferme, dans des bungalows, sont invités à participer aux travaux agricoles, notamment dans les rizières. “Nous souhaitons poursuivre le développement de notre ferme auberge, précise Manuel Hubert. Nous disposons de 32 hectares de terre qui sont loin d’être utilisés. Nous avons déjà construit une villa (notre maison) et deux bungalows. Nous voulons étendre la surface des terres cultivées et construire deux bungalows de plus.





Voici les finalistes de la catégorie “Solidarité”. Le prix “ Solidarité “ vise à récompenser “un projet concret qui participe à la construction d’un monde meilleur et d’une société plus juste”.. Faites votre choix et à vos votes sur Lalibre.be, en bas de cet article !


Claudine André, République démocratique du Congo

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©Stéphane Gladieu

Il pourrait ne plus y avoir de “sexy chimps” – le surnom des bonobos – dans trois de leurs générations, c’est-à-dire 70 ans. La Belge Claudine André, originaire de La Hestre (Hainaut) et installée en RDC depuis l’âge de 3 ans, s’emploie, avec toute son énergie, à ce que cela n’arrive pas. Elle a fondé le sanctuaire Lola ya Bonobo, aux Petites Chutes de la Lukaya, juste à l’extérieur de Kinshasa. Il accueille quelque 70 bonobos. “Les animaux s’y trouvent en semi-liberté, un seul enclos fait 15 ha, précisait la septuagénaire, lors d’une rencontre avec La Libre. Parfois, on ne les voit même pas de la journée !”

Prédateur principal : l'homme
Les bonobos, s’anime la rousse activiste, à l’enthousiasme juvénile, sont menacés par un prédateur principal : l’homme, via la chasse. “ Nous ne combattons pas la chasse traditionnelle – un chasseur est sage, il va tuer une antilope si besoin, pas dix, sinon il devra marcher 40 km de plus – mais la chasse devenue quasi industrielle.” On lui amène régulièrement des bonobos orphelins après que leur mère a été tuée par des braconniers. Sans leur maman, ils ne veulent plus vivre. “J’ai trouvé le mode d’emploi : une nursery avec des mères de substitution humaines. Ces mères les prennent dans les bras et leur donnent l’envie de vivre sans leur maman. Ils font un transfert affectif.”

Le sanctuaire accueille des visiteurs (locaux et étrangers) ; Claudine André défend cet “écotourisme” : “ L’écotourisme a sauvé les grands singes ! Les gens les connaissent mieux, peuvent alors apprécier, et protéger. Et puis ça amène des touristes, les communautés peuvent leur vendre de l’artisanat, il y a des droits d’entrée…” Depuis 2009, son organisation est arrivée à réintroduire des bonobos dans leur biotope naturel, sur une forêt surveillée par des écogardes. Pour cette zone à 900 km de Kinshasa, où l’on n’accède qu’en pirogue, “Maman Claudine”, qui parle lingala et swahili, a conclu des accords avec la population locale : celle-ci ne peut pas y chasser mais l’organisation fournit du matériel pour les écoles, les maternités, l’agriculture…



Sabine Bouchat, Equateur

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©Alexis Haulot


L’histoire commence fin des années 80. Fraîchement diplômée en agronomie tropicale, Sabine Bouchat, originaire de la région de Verviers, fait ses bagages pour la Colombie avant de rallier l’Equateur avec la ferme intention d’y travailler quelque temps. Elle entend parler d’un village isolé au cœur de l’Amazonie bien connu des défenseurs de communautés indigènes. L’annonce est intrigante, Sabine débarque à Sarayaku et finit par tomber sous le charme d’un jeune Equatorien kichwa : José Gualinga. Tous deux emménagent ensuite dans la capitale de la province de Pastaza avant de passer par la Belgique, et de définitivement regagner le cœur de l’Amazonie équatorienne au début des années 90.

"Les gens sont persuadés qu'on vit tout nus dans les arbres"

“Quand je rentre en Belgique, les gens sont persuadés qu’on vit tout nu dans des arbres, racontait Sabine à “La Libre” lors d’un passage en Belgique en 2013. Les maisons sont faites de bambou et de feuilles de palme, le village est relié à Internet loin des stéréotypes, mais la nature est partout et les différences culturelles évidentes . Ma première année à Sarayaku, je ne connaissais rien ! Tout est, par exemple, cuit au feu de bois. Les premiers mois, je me suis brûlée des dizaines de fois !”

Le peuple Sarayaku est connu pour sa persévérance dans la défense de sa vie et de son environnement. Le groupe “Atayak” y met en œuvre un vaste programme pour la préservation, la valorisation et la transmission des savoirs ancestraux dont l’Ecole des savoirs de la forêt vivante: Tayak Wasi. Créée en 1994 par Sabine et les parents d’une cinquantaine d’élèves, cette école applique et réfléchit à des pédagogies innovantes basées sur la biculturalité, la combinaison des savoirs de la forêt et la préparation à affronter un monde globalisé. Elle est devenue un étendard dans la pratique de l’enseignement kichwa en Equateur et est également engagée dans des échanges avec des écoles de la FWB. “ Tous les enfants du village vont au collège, et ceux qui obtiennent une bourse parviennent à accéder à l’université dans une grosse ville mais le système éducatif est cher et inégal. Plus on s’éloigne de Quito, plus les moyens manquent”, regrette Sabine Bouchat.



Stephan Marchal, Inde

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©DR



Géographe de formation, né à Bruxelles, c’est à 28 ans, en 2003, que Stephan Marchal quitte le Brabant wallon pour l’Inde, afin de travailler dans le secteur du développement rural. Il se retrouve dans le Jharkhand, région tribale de l’Inde. “Ce qui me motive depuis toujours, c’est la préservation de l’environnement, explique Stephan Marchal . Je tombe alors sous le charme des communautés tribales dont le mode de vie est très proche de la nature. Je décide de les aider à préserver leur culture. Pendant quelques années, je travaille sur plusieurs projets avec quelques 450 femmes villageoises”. Mais le système de l’ONG ne fonctionne pas bien en Inde et c’est la déconvenue.

Ecotourisme dans l'Himalaya

Entre-temps, Stephan Marchal a fondé une famille et s’est mariée à Hema, originaire de l’Himalaya. Après la fermeture de l’ONG, il déménage dans cette région (Himachal Pradesh) e t démarre une entreprise sociale dans le secteur de l’écotourisme, “Himalayan Ecotourism”. “Nous fonctionnons sous un mode de coopérative. Nous organisons des treks dans le Great Himalayan National Park et alentours. Nous sommes un groupe de 65 locaux, trois femmes au bureau et moi-même.” Stephan développe aussi plusieurs projets : conception de technologies vertes (poêles à bois performants, cuiseurs solaires, etc), lutte contre les feux de forêt, opposition aux projets du gouvernement “destructeur de l’environnement”...

Père de trois enfants, Stephan a fait aussi de sa maison une maison d’hôte. Y logent tous les stagiaires qui viennent travailler sur les projets sociaux et environnementaux de Stephan. “Ce serait vraiment bien que grâce à ce ‘Trophée des Belges du bout du monde’, plus de Belges connaissent mon travail et ce que je propose au niveau des voyages dans l’Himalaya. Cela pourrait attirer des gens pour venir ici, vivre une expérience exceptionnelle dans des villages traditionnels de l’Himalaya. Et évidemment cela procurerait plus de travail pour la coopérative, cela aiderait à financer les projets, cela attirerait de nouveaux stagiaires. Que du bon !”




Voici les finalistes de la catégorie Innovations
Le prix “Innovations” récompense une société belge “ayant investi à l’étranger pour y créer de l’emploi et/ou de la valeur ajoutée ayant des retombées positives dans le pays où elle est implantée ou un individu” ou “une start-up ayant développé un projet technologique novateur visant à l’amélioration du bien-être de l’humanité”. Faites votre choix et à vos votes sur la libre.be, en bas de cet article.


Australie : Maité Petrement

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Maité a grandi dans le petit village gaumais de Willancourt. À 7 ans, lorsque elle part au Canada avec sa meilleure amie, elle éprouve pour la première fois “un grand sentiment d’aventure et d’indépendance”. Son goût pour le voyage naît. En 2001, une fois sa rhéto achevée, elle est consciente que sa carrière se fera dans le monde du voyage mais ignore encore quelle profession elle choisira. Elle décide de s’envoler pour Sydney, en Australie, afin de suivre des cours d’anglais intensif, puis s’installe à Perth pour étudier le tourisme et enfin à Adélaïde où elle suit une formation en gestion d’entreprise, avant de décrocher un emploi et la résidence permanente.

Construire des chemins durables

“Un bonheur ne venant jamais seul”, elle rencontre Garry, grand fan de VTT. En 2007, ils fondent ensemble leur société TrailScapes. “Garry était connu dans le monde de VTT, ayant fondé les premiers club de VTT et de vélos de descentes à Adélaïde.” En 1991, il planifiait et construisait déjà des pistes et quand l’occasion s’est présentée de convertir une ancienne carrière en parc de VTT, TrailScapes est né. “Ce terrain qui n’était auparavant qu’un gros tas de cailloux est maintenant une belle étendue verte, boisée, regorgeant de vie. Les kangourous, échidnés, koalas, serpents ainsi qu’une flore unique et rare s’y est très vite réinstallée après la naissance de ce projet. Depuis, notre quête de construire des chemins durables continue de prendre de l’ampleur. Nous travaillons maintenant aussi en Asie, et dans les parties les plus isolées de l’Australie.”

Le couple dit avoir ainsi constaté la renaissance de certaine villes et villages abandonnés une fois l’industrie minière terminée . “Le cyclotourisme et les pistes de marches donnent aux voyageurs une raison de visiter ces endroits. Plein d’autres entreprises se développent à leur tour (boulangerie, Horeca, location de vélos, etc). Nous sommes fières de pouvoir construire quelque chose de divertissant qui a aussi un impact positif sur le monde”.


Espagne : François van den Abeele

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Même le ministre Didier Reynders porte les lunettes créées par François Van den Abeele. Et rien de moins que devant les Nations-Unies ! C’était en juin 2017, à l’occasion de la conférence “World Ocean”. Le but du vice-premier ministre était d’illustrer le potentiel des initiatives de recyclage pour réduire la pollution marine. “Chaque année, 8 millions de tonnes de déchets plastiques sont déversées dans l'océan et finissent en microparticules ingérées par la faune marine”, rappelle François van den Abeele. Il existe des projets de collecte des déchets, d’autres de recyclage. Le Belge né à Wilrijk, installé en Espagne depuis 14 ans " par amour", lui, avait envie d’agir un peu différemment.

Convaincre pêcheurs et autorités portuaires


Cet "amoureux inconditionnel de la mer", qui a travaillé dans le milieu maritime, à présent résident de Barcelone, a eu l’idée de valoriser ces déchets comme n’importe quelle matière première, après avoir entendu lors de conférences, qu’il y pourrait y avoir davantage de plastiques que de poissons dans l’océan en 2050. Pourquoi pas en faire des lunettes, un produit qui peut être porté fièrement et être vu facilement ? François van den Abeele avait de l’expérience dans l'entrepreneuriat social, mais pas dans la mode. Ce qui ne l’a pas empêché de lancer une campagne Kickstarter pour rassembler le financement initial. Il a fallu ensuite convaincre les autorités portuaires, les pêcheurs, les éventuels recycleurs...

Résultat : Sea2see, née en juillet 2016, récolte à présent, chaque jour, une tonne de déchets plastique marin dans plus de 30 ports espagnols “grâce à la collaboration de centaines de pêcheurs”. La startup “sélectionne et recycle ses déchets pour reformer une matière première de qualité pour produire une ligne de lunettes de vue et solaire. Elles sont désormais vendues chez des centaines d’opticiens à travers toute l’Europe.” Le projet de François van den Abeele a aussi reçu le soutien de célébrités espagnoles comme l’acteur Javier Bardem. Ces lunettes, conclut François van den Abeele, sont “une manière simple d’allier l’impact environnemental avec la mode, cette industrie la plus polluante derrière le gaz et le pétrole”.

Madagascar : Jean-Michel Alexandre

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A présent âgé de 46 ans, originaire de Ciney, Jean-Michel Alexandre a quitté la Belgique à 30 ans. “ J’avais trop de fourmis dans les jambes, l’envie de découvrir des cultures différentes, d’acquérir de la connaissance humaine...” Jean-Michel se partage actuellement entre l’île Maurice et Madagascar où il a un projet de construction écologique.

Deux milliards d'êtres humains dans des habitats en terre

C’est “par hasard”, raconte-t-il, qu’il s’est lancé dans ce domaine. “J’ai suivi une formation en technique de Superadobe ( mur en terre compressée) et j’ai fait la connaissance d’Arthur Besse. Nous avons développer la société Eko-Kaza pour un projet humanitaire de construction d’une école de 600 mètres carrés sur l’île de Nosy Faly dans la magnifique régions de Nosy Be. Tombés amoureux de l’île et de sa population, nous avons acquis des terres afin de développer des projets immobiliers écologiques et agricoles en accord avec les habitants de l’île.” Particularité de la technique utilisée par Jean-Michel Alexandre? Elle consiste à compresser de la terre dans des sacs (riz, oignons, …) afin d’en faire des murs. Les avantages, entre autres : avoir la ressource directement sous les pieds, des coûts réduits, une absence de machinerie et une utilisation de la main d’œuvre locale.

Pour l’avenir, Jean-Michel Alexandre espère promouvoir encore davantage cette technique. “Plus de deux milliards d’êtres humains vivent dans des habitats en terre. Nous avions avant la guerre en Belgique énormément de bâtiment en torchis. La terre est un des meilleurs isolant naturel. Elle régule la température, elle est antiacariens. On peut aussi construire dans des endroits isolés, former rapidement les habitants et pouvoir les employer afin d’augmenter leurs rentrées d’argent qui ne dépend souvent que de la pêche. Nous pouvons ainsi proposer des bâtiments uniques, écologiques, complètement autonomes en énergie, avec une finition européenne, tout en ayant un impact financier positif sur la population locale.

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