Michel Cymes : "Je voulais faire une consultation marrante"

Quelle était votre envie avec ce talk-show médical ?

Cela fait plus de trois ans que j’ai envie d’animer un talk-show et que j’essaie de convaincre France Télévisions qu’il y a une émission sympa à faire, dans laquelle je jouerais le rôle d’un médecin face à des "people-patients". Nous avions tourné un pilote il y a trois ans. France Télévisions n’avait ni la case ni le budget. Ensuite, j’ai refait un pilote il y a un an, qu’on a réaménagé quelque peu. France 2 voulait vérifier que j’étais capable de présenter une émission seul et qu’il y avait matière. Le pilote les a convaincus et ils m’ont commandé deux numéros, diffusés le 31 octobre et le 7 novembre.

Quelle forme vouliez-vous donner à cette émission ?

Je voulais faire une consultation marrante, en tirant sur le fil quand les "people-patients" veulent parler de quelque chose d’un peu plus médical, en rapport avec leur santé. Mais avec un point important : jamais je n’irai sur le terrain du secret médical. Il ne s’agit pas du tout, en tant que médecin, d’aller chercher un scoop médical, ou d’aller sur un terrain dont la personne ne parle qu’avec son médecin. Mais nous avons tous des phobies, des petites angoisses ou autres. Nous abordons tout ce qui est en rapport avec la santé, le bien-être et parfois, du médical un peu plus dur. Claudia Tagbo a, par exemple, parlé de son cancer du sein.

Vous restez dans le mode "décalé" ?

Je reste faussement docteur, je fais un entretien médical comme une consultation avec les antécédents du patient, ses habitudes… Je fais un diagnostic, dans un cabinet médical un peu spécial, flashy, avec des néons.

C’est avant tout basé sur la discussion…

C’est un vrai talk-show. Il y a des petites pastilles mais pas de reportage. Nous sommes dans des conversations de cabinet et je ne pense pas qu’on ait déjà vu un talk-show qui aborde la vie des invités par l’angle médical autant qu’on le fait. Pendant les enregistrements, j’ai senti que ma fonction les a rassurés, et leur a permis de dire des choses qu’ils n’auraient pas dites autrement. Par moments, j’ai vraiment quitté mon costume d’animateur pour endosser celui de médecin face à des patients. Je suis allé voir aussi, par exemple, la pièce de Ruquier, et puisqu’elle parle d’homosexualité, c’était une façon d’aborder cette question avec lui. Globalement, on s’est bien marrés.

Qui sont vos invités ?

Laurent Ruquier, Claudia Tagbo et Gérard Jugnot, sur la première, puis Laurent Gerra, Laetitia Milot et Michel Fugain sur la deuxième émission.

Quel est le rôle de Nicole Ferroni ?

Elle assiste le médecin depuis des années et ne prend pas de gants. Elle rentre dans le cabinet quand elle a un truc à dire en entendant l’invité, ou si elle n’est pas d’accord avec mon diagnostic. Elle s’assoit sur le bord du bureau pour faire un portrait à sa façon de l’invité. C’est le trublion de l’émission. Et en même temps, elle est agrégée de SVT (sciences de la vie et de la terre), et donc, elle connaît bien le corps humain, elle s’y connaît en santé. Je lui ai donné carte blanche. Nous avons aussi deux chroniqueurs. Cédric Beaudou ira chercher sur des forums internet les trucs dingues qui s’échangent entre les internautes, dans le même domaine. Et Patrice Romedenne détaillera une information concernant la santé qui l’a intrigué, comme ce sondage qui montre que les hommes et les femmes ne disent pas la même chose en matière de sexualité.