Jean-Christophe Grangé prolonge son roman "Les Rivières pourpres" en série
L'auteur français reprend son personnage de commissaire Niémans dans une nouvelle mini-série à découvrir dès ce lundi soir, à 21h sur France 2. Avec Olivier Marchal et la comédienne belge Erika Sainte.
Publié le 25-11-2018 à 11h27 - Mis à jour le 25-11-2018 à 13h33
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L'auteur français reprend son personnage de commissaire Niémans dans une nouvelle mini-série à découvrir dès ce lundi soir, à 21h sur France 2. Avec Olivier Marchal et la comédienne belge Erika Sainte.
L’ auteur à succès Jean-Christophe Grangé signe une série inspirée de son polar Les Rivières pourpres , publié en 1998 chez Albin Michel. Huit épisodes de 52 minutes au climat oppressant. Soit quatre enquêtes dans les milieux de la chasse, d’une secte, d’un orphelinat et d’un monastère, menées par le commissaire Pierre Niémans (Olivier Marchal) et sa protégée Camille Delaunay (la comédienne belge Erika Sainte).
Pourquoi avoir repris le concept des "Rivières pourpres" ?
Je n’avais jamais voulu d’un héros récurrent dans mes romans. Il y a deux ans, j’ai eu deux idées d’enquêtes qui étaient taillées pour mon personnage de l’époque, Niémans, puisqu’elles prenaient place dans la France profonde, et qu’il me fallait un enquêteur très aguerri aux crimes violents. Dans Les rivières pourpres, cet enquêteur parisien venait aider les gendarmes dans des coins reculés. J’ai proposé l’idée au producteur Thomas Anargyros (EuropaCorp Télévision, NdlR), qui l’a proposée à France 2.
Et vous avez ajouté le personnage de Camille, incarné par Erika Sainte ?
J’aime le tandem un vieux/un jeune avec une relation de mentor. Dans le roman, l’adjoint de Niémans était un jeune homme. Pour la série, je préférais une femme.
Avec une relation paternelle…
C’est une relation de protection, d’initiation et non de drague, comme dans beaucoup de séries. Actuellement, j’écris les livres de ces histoires, ce qui me permet d’approfondir les relations psychologiques entre les personnages. Dans le roman sur la chasse, on comprend qu’il protège cette fille qui a grandi dans des foyers et qu’en retour, quelques années après l’affaire de Guernon, où il a été blessé grièvement, cet homme qui n’a pas eu d’enfant retrouve une nouvelle énergie auprès d’elle.

Y a-t-il une continuité d’un épisode à l’autre ?
Non. On m’avait demandé d’écrire les scénarios séparément, parce que la chaîne ne savait pas dans quel ordre elle les diffuserait. Le sujet évoqué dans chaque épisode concernant le passé des personnages est à chaque fois réglé. J’ai pris énormément de distance avec les scénarios. Ce n’est surtout pas une novellisation. Dans un livre, les infos sont des événements, dans les films, il est nécessaire qu’il se passe plus de choses à l’image.
Quelles sont les contraintes de la série ?
Les séquences sont plus courtes que les chapitres. Si on fait une saison 2, je ferai des dialogues plus courts encore. Je livre une esquisse et le réalisateur achève le tableau. C’est un passage de relais délicat. Les trois réalisateurs (Yvan Fegyveres, Julius Berg, et Olivier Barma, NdlR) ont été fidèles. La mise en images est très chic. L’équipe technique reste la même et il y a une vraie homogénéité dans la mise en images, la lumière, les décors.
Vous proposez une immersion dans différents univers, avec un côté documentaire.
Comme dans mes livres, la quête de la vérité dans les polars est une bonne occasion d’organiser un voyage dans un univers, un milieu, un pays. J’ai été reporter et il y a un fond de reportage dans une enquête policière, pour comprendre le mobile. La tension du polar met le lecteur ou le spectateur en éveil et lui permet d’apprendre des choses qui le marquent en profondeur. Comme mes histoires sont abracadabrantes, j’essaie de m’appuyer sur un fonds documentaire solide pour que le lecteur y croie, sans tomber dans la digression. On peut trouver des idées inattendues dans le réel.
Ecrire sur le mal est-il une catharsis ?
C’est un exorcisme consistant à transformer ses angoisses et ses peurs en objets esthétiques ou en films. Ce qui permet de digérer la nature violente et cruelle de l’Homme, qui est pour moi un mystère abyssal. Surtout quand ce mal trouve sa propre logique, sans regret ni culpabilité, comme le nazisme (évoqué dans la première enquête, NdlR), qui pense faire quelque chose de bien pour l’humanité… Les œuvres transforment le mal en quelque chose de fictif. Le temps du livre, on frissonne pour de faux. Malheureusement, dans la vraie vie, c’est l’inverse.
Quels sont vos projets ?
Des scénaristes scandinaves adaptent Le Serment des limbes pour une série en anglais. J’écris l’adaptation de mes livres Lontano et Congo requiem, une saga familiale avec un père et un fils flics. Le projet pourrait être financé autrement que par une chaîne. Un autre projet de film intime, très violent, s’amorce autour de Kaïken, l’histoire d’un policier qui divorce d’une Japonaise.
