Patrick Weber: "J’ai pris la décision de refuser ce qui m’avait été proposé chez RTL"
Publié le 06-12-2018 à 13h16 - Mis à jour le 06-12-2018 à 13h17
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Rencontre avec l’animateur de "On refait le monde" pour parler de la fin de son émission.Spécialiste de la monarchie, journaliste, romancier, organisateur de conférences historiques, entre autres… Patrick Weber est un hyperactif. Son agenda va toutefois s’alléger à partir de janvier puisque son émission quotidienne de débats va s’arrêter.
J’imagine que vous êtes déçu ?
J’ai été déçu et peiné car ils étaient contents de mon boulot d’animateur et des résultats. L’émission s’arrête plutôt en raison de son coût mais aussi face à un repositionnement rédactionnel de la radio qui souhaite mettre plus de légèreté et moins d’infos. Ce qui est dommage c’est que j’aurais préféré terminer au mois de juin plutôt qu’au mois de décembre.
Que pensez-vous de ce repositionnement ?
Je peux le comprendre mais en tant que citoyen vivant dans un monde compliqué, je me rends compte à quel point les gens ont besoin de dialogue. Je n’ai pas eu de censure, j’ai traité absolument tous les sujets, je ne me suis rien interdit. On a parlé des migrants, de l’Europe…
Les émissions reposant sur la présence de polémistes, de petites phrases, ont-elles justement une utilité pour aider à la compréhension du monde ?
Faire du clash pour faire du clash, c’est facile. Tous les soirs, j’aurais pu faire une émission sur : "Faut-il accueillir tous les migrants ?" ou "La guerre entre les automobilistes et les cyclistes" . Cela ne sert à rien. Je ne dis pas qu’on n’a jamais fait de clash, on en a fait, mais ça fait partie de la vie. Dans la vie, entre bons copains, on s’engueule et ça fait parfois avancer les choses. C’est bien d’avoir des spécialistes, des experts, il y en a dans toutes les émissions mais je suis désolé, c’est important de parler avec des gens qui vivent les choses au quotidien. Je constate aussi que la radio est le média qui est le plus proche de la vie des gens. C’est autre chose que de déverser sa bile sur des forums en étant caché derrière son clavier.
Quel est l’intérêt d’avoir des polémistes qui s’expriment sur différents sujets ? Parfois, ils n’y connaissent pas grand-chose…
Je pense qu’il faut couper cette idée que dans la société, il n’y a que les experts qui s’y connaissent. Les polémistes sont des espèces d’éditorialistes. Il y a un mot en italien qui dit opinionista, des gens qui ont une opinion et en fonction de cela on nourrit le débat. On revient aux débats qu’on avait à Athènes…
Comment auriez-vous réagi si la sortie d’Emmanuelle Praet avait eu lieu chez vous ?
Je n’ai jamais eu aucun souci à ce qu’Emmanuelle Praet soit dans l’émission, au contraire. Je ne partage pas ses idées mais j’étais pour qu’elle puisse s’exprimer. Sur cette affaire, il ne m’appartient pas de commenter les décisions de la chaîne mais c’est vrai que, moi-même, j’ai reçu beaucoup de commentaires de la part du public. Les gens n’étaient pas contents. J’ai toujours essayé d’élargir au maximum le prisme de mes polémistes. Je n’ai jamais demandé la carte politique des personnes assises autour de la table.
Certains médias parlaient de négociations en cours avec Bel RTL. C’est le cas ?
On m’a proposé d’autres émissions. Je ne suis pas fâché avec RTL, il n’y a pas de divorce mais j’ai pris la décision de refuser ce qui m’avait été proposé car j’avais l’impression qu’on allait faire moins bien que ce que l’on faisait. Tout simplement. Je n’ai pas envie de faire de l’antenne pour faire de l’antenne. Je comprends que certains soient comme ça. Je connais des gens qui le font très bien mais je ne vais pas aller faire la météo demain. Je n’y connais rien et ça ne m’intéresse pas. Je préfère faire une pause quitte à réfléchir à un nouveau format ailleurs ou différemment.