À la table de François Ier avec Julie Andrieu

Pour ce festin qui se veut digne de l’époque et de la cour du roi, Julie Andrieu a choisi Charles Kaisin, designer belge. Ce scénographe international est chargé des tablées et de la lumière qui accompagnera le banquet.

Au volant de son cabriolet rouge carmin, Julie Andrieu sillonne les routes du Centre-Val de Loire à la rencontre des artisans de la région : la faïencerie de Gien, les soieries Jean Rozel, un coutelier reproduisant les modèles d’époque… et le chef étoilé, Didier Clément, originaire des bords de Loire qui orchestre ce festin.

À la découverte du patrimoine

Depuis 1980, avec son épouse "docteur ès lettres en littérature spécialisée sur la nourriture", ils revisitent ensemble le patrimoine gastronomique de la Sologne dans leur paisible Relais & Château Renaissance. Au jardin, devant les ouvrages de cuisine, tous trois réfléchissent au menu en tenant compte de ce qui se faisait à l’époque : une entrée de table avec des fruits crus et des pâtés ; un deuxième service avec potages, viandes mijotées, poisson d’eau douce ; puis le moment phare, celui des "rôts" composés de trois à six viandes rôties ; enfin pas de fromage mais des "issues de table", l’ancêtre des desserts.

Avec Didier Clément, Julie Andrieu réalise quelques recettes qui figureront au menu : petits feuilletés, confiture de cerises ou plutôt cerises confites… Son petit tour régional s’enrichit des recettes des meilleurs producteurs et artisans de Touraine : la tourte au melon et les poires tapées dont raffolait François Ier, entre autres.

Pour les arts de la table, l’animatrice choisit quelques objets du talentueux orfèvre Goudji, à Vendôme.

Les étudiants de l’école hôtelière de Blois sont mis à contribution dans la scénographie surréaliste et joyeuse de Charles Kaisin. Tandis que dans les jardins à la française, un agneau royal farci de perdrix, elles-mêmes farcies, cuit sur la broche…

Le naturel de Julie Andrieu et des intervenants, la beauté des lieux, l’élégance qui se dégage de ces préparatifs offrent un joli moment de rêverie gourmande. Une joyeuse révérence faite à la Renaissance et à tous ceux qui l’incarnent, aujourd’hui encore, dans cette région, par leur créativité et leur sens de la tradition. Et quand arrive le banquet, l’on se réjouit, avec eux.