Qui est Djamil Le Shlag, l'humoriste qui tape sur tout ce qui bouge ?
Révélé par Radio Nova, l’humoriste débarque avec son stand-up à Bruxelles. Portrait.
- Publié le 04-03-2019 à 16h10
- Mis à jour le 04-03-2019 à 17h20
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Révélé par Radio Nova, l’humoriste débarque avec son stand-up à Bruxelles.Certains ont très tôt l’ambition de brûler les planches. Avant de penser à faire du stand-up, Jamil Bouanani, aka "Djamil Le Schlag", a plutôt mis le feu aux parquets jusqu’à ce que son rêve de devenir basketteur professionnel ne s’arrête en plein vol. "J’ai compris vers 17 ans que ça n’allait pas le faire. J’ai joué à un niveau correct, j’ai fait les championnats de France, mais ce n’était pas suffisant. C’est dur quand ton rêve de gosse se brise", explique-t-il, attablé dans un rade de Pigalle, à deux pas du Théâtre de Dix Heures, l’endroit où il joue son spectacle 1er Round les jeudis et vendredis soir. Un lieu dont est, aussi, actionnaire son ami Yassine Belattar. Ce dernier (avec Thomas Barbazan, alias "DJ Chelou") lui a ouvert les portes de Radio Nova en boostant, par la même occasion, son nombre de fans.
Des bars à chichas aux cours d’aquabike
Avant de gratifier les auditeurs de sa "chronique incroyable" dans l’émission "Les Trente Glorieuses" et de pouvoir, enfin, vivre de ses vannes, Djamil Le Shlag, 35 ans, a navigué dans pas mal de milieux. Après des études "chaotiques", il enchaîne les petits boulots pendant six ans : vendeur de fauteuils de massage dans des foires, sondeur pour l’Institut français d’opinion publique (Ifop), serveur dans des bars à chichas ou encore professeur dans une salle de sport. "Je donnais des cours d’aquabike, c’était marrant. Ça m’a permis de faire connaissance avec des femmes de plus de 50 ans, qui ont un regard acéré sur la société." Il n’a pas vécu cette période de vacataire comme une galère. L’Auvergnat a profité de cette liberté pour barouder : en Asie, en Afrique et beaucoup aux États-Unis, un pays qui l’a longtemps fasciné.
Cette période l’a, d’ailleurs, beaucoup nourri lorsqu’il a débuté dans l’humour il n’y a finalement pas si longtemps. On est en 2014 quand il tente sa chance dans une salle ouverte . "Je viens de Vichy, une ville où on n’avait accès à rien. Alors, quand je suis arrivé ici, j’avais envie d’un peu tout faire", se rappelle ce grand fan de Mohamed Ali. Comme le boxeur légendaire, Jacques Brel ou James Brown, dont il s’inspire, Djamil Le Schlag se donne à 100 % une fois monté sur scène. Idem lorsqu’il récite ses chroniques écrites le jour-même en quatre heures avec Mounir Soussi, son co-auteur. "Pour que ce soit bien frais."
"La sincérité est ce qui nous lie"
Avec des références très 90’s (Fantômette, Olive et Tom, Dragon Ball Z, Rocky, Rick Hunter, le groupe 113…), ce comique au flow rapide a un phrasé unique. "Ma personnalité a fait la façon dont je parle aujourd’hui. Une influence des vieux films français, ‘ringard’, ‘roublard’… J’utilise cet argot-là un peu ‘audiaresque’ avec le style un peu rapé. J’ai grandi avec Public Enemy." Et le Shlag ne se gêne pas pour taper sur tout le monde. Ce fut le cas, récemment, du journaliste Hugo Clément, qui a refusé de s’excuser pour un canular envers son ancienne camarade d’école de journalisme Nassira El Moaddem ("J’aimerais le rencontrer et on va voir s’il me met la Zoubida à moi") ou encore de l’humoriste Tomer Sisley, accusé d’avoir plagié des humoristes américains et qu’il surnomme "Le prince des voleurs".
Un ton qui ne plaît (sans doute) pas à tout le monde mais collant bien à la bande des "Trente Glorieuses". "La sincérité, c’est ce qui nous lie. Je n’ai pas d’amis dans l’humour, ni dans le show-biz. Je n’ai pas envie d’être comédien. Si je veux parler d’un réalisateur car il a fait un mauvais film, j’ai le droit de le dire. Je suis complètement libre."
"Djamil Le Shlag, 1er Round", au centre culturel Zinnema à Anderlecht, le samedi 9 mars à 19 h 30. Entrée : 17€. Rens. : www.billetweb.fr.