Qui est vraiment Bo Van Spilbeek? "En homme, les deux dernières années, je me disais que la vie n’avait presque plus de sens"
Publié le 27-03-2019 à 08h27 - Mis à jour le 27-03-2019 à 08h32
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Dans "Life", son nouveau concept, RTL-TVI propose, à 19 h 45, le portrait de Bo Van Spilbeeck. C’est un pari pour moi, car c’est le retour aux documentaires de grande qualité", s’enthousiasme, d’emblée, Georges Huercano, directeur des Magazines de RTL avant la présentation de Life. Après le plan Evolve qui a réduit les effectifs du groupe privé en 2018, la chaîne RTL-TVI propose, ce soir, ce nouveau magazine de société présenté par Sandrine Dans.
Sans périodicité pour le moment définie, Life, comme son nom l’indique, racontera la vie de diverses personnalités au parcours atypique. Et pour la première, c’est Bo Van Spilbeeck qui est mise sous le feu des projecteurs.
Âgée de 60 ans, cette journaliste de VTM (anciennement Boudewijn) avait, déjà, fait le tour des médias du monde entier (la BBC, Quotidien, la télé japonaise, les journaux turcs…) pour avoir changé de genre. Dans ce documentaire réalisé par Christophe Deborsu (que la journaliste a côtoyé dans l’exercice de son métier depuis 25 ans) avec Marion Vagner et Michael Dupret, Bo narre son histoire et pas mal de déboires. Un documentaire "feel good" dont nous avons pu voir de longs extraits et qui semble, pour ce qu’on en a vu, plein d’espoir.
"Presque plus de sens"
Bo Van Spilbeeck évoque sa vie d’avant dans un corps d’homme. De son premier défilé en majorette à l’école qui a tout changé, de son mariage qui n’a rien fait cesser, de ses sorties d’avant en femme au supermarché et des gens qui la reconnaissaient, de son mal-être qui grandissait. "En homme, les deux dernières années, je me disais que la vie n’avait presque plus de sens", témoigne-t-elle aujourd’hui.
Le documentaire s’ouvre sur son dernier duplex à la télé en tant qu’homme à Barcelone juste avant son "coming-out". On découvre ses appréhensions qui débouchent finalement sur beaucoup de compréhension après ses opérations et sa transition et notamment de la part de sa rédaction. Pour preuve, Bo couvre toujours les mêmes sujets qu’avant (l’international, la défense, l’aérospatial…) avec la même exposition médiatique. Il ne lui a fallu attendre que six mois jour pour jour après Barcelone pour intervenir en plateau dès son premier jour de boulot. "La réaction des téléspectateurs a été plutôt chaleureuse. J’ai reçu des messages négatifs qui émanaient pour la plupart de la droite radicale flamande."
Depuis, la journaliste a été invitée à Paris pour remettre un prix lors des Out d’or, la cérémonie de remise de prix de la visibilité LGBTI. L’occasion une nouvelle fois de témoigner, comme avec ce documentaire. "Pendant longtemps, j’étais dans le déni, j’avais besoin d’un modèle à qui m’identifier. Quand j’avais 20 ans, c’était beaucoup plus difficile", se souvient-elle.
Après Elle est Bo, RTL-TVI et Sandrine Dans organisent, justement, une table ronde avec plusieurs invités. "Ce ne sera pas un débat mais plutôt un échange, des témoignages de gens qui ont vécu les mêmes situations et les mêmes souffrances", explique l’animatrice. Parmi les invités, il y aura un homme devenu femme, une femme devenue homme, un endocrinologue de Gand ou encore, entre autres, une maman. De quoi prolonger un débat déjà initié cette année par le film Girl de Lukas Dhont.Jacques Besnard.