"Brexit : The Uncivil War" raconte l’homme qui a tiré les ficelles du "Leave"
Publié le 28-03-2019 à 13h15
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Portrait de Dominic Cummings dans les arcanes du pouvoir. La Trois, à 21 h 20.Le 23 juin 2016, les habitants du Royaume-Uni votaient majoritairement "non" à la question de savoir s’ils voulaient rester dans l’Union européenne. Quasiment trois ans plus tard, l’accord du Brexit n’a toujours pas été acté et le sujet n’en finit pas de faire parler, outre-Manche, comme à l’étranger. Le téléfilm Brexit : The Uncivil War déjà diffusé sur Channel 4, HBO et Canal +, donne quelques clefs pour comprendre comment le "No" l’a emporté.
Cette fiction inspirée de faits réels, écrite par James Graham (Coalition, Tory Boyz) et réalisée par Toby Haynes (Sherlock, Doctor Who, Black Mirror) raconte sobrement et avec pédagogie la bataille menée par les deux camps avant le référendum du Brexit.
Sorti du placard
Une histoire narrée principalement sous le prisme d’un personnage aussi peu connu du grand public qu’influent : Dominic Cummings, le directeur de "Vote Leave" incarné, avec brio, par un Benedict Cumberbatch méconnaissable.
Pendant 92 minutes, on découvre comment cet ancien chef de cabinet du conservateur Michael Gove au secrétariat d’État à l’Éducation s’est fait recruter pour imaginer la campagne officielle en faveur du Brexit.
Retiré des arcanes politiques durant deux ans, il accepte la proposition de Douglas Carswell, à l’époque premier député du parti britannique europhobe Ukip (United Kingdom Independent Party) à Westminster et de Matthew Elliott, lobbyiste politique.
Pour convaincre et manipuler l’opinion, trouver des slogans, Cummings cite les plus grands stratèges : Napoléon, Bismarck ou encore Alexandre le Grand… L’ancien banni de Downing Street se rend aussi dans les bars, sirote des pintes avec ses concitoyens afin de leur poser des questions pour jouer plus tard sur leurs émotions. "Il faut faire appel à leur cœur, leurs espoirs, leurs aspirations, leurs rêves, leurs peurs…", explique-t-il devant des membres de son équipe.
Dominic Cummings et ses sbires vont marteler les mêmes thèmes durant la campagne (notamment l’immigration et la question de l’entrée de la Turquie dans l’Union) en ciblant les potentiels électeurs et surtout ceux qui n’ont jamais voté. Pour cela, des publicités ont été envoyées sur les réseaux sociaux grâce à la récolte de données personnelles. Un téléfilm que devraient apprécier les amateurs de House of Cards ou de Baron noir.