Le patron de RTL Philippe Delusinne répond aux détracteurs du Télévie: "Les critiques sont insultantes pour ceux qui se démènent"
Philippe Delusinne réagit à la pluie de records qui a marqué la soirée du Télévie et répond aux détracteurs de l’événement.
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Publié le 30-04-2019 à 13h51
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Philippe Delusinne réagit à la pluie de records qui a marqué la soirée du Télévie et répond aux détracteurs de l’événement.
Philippe Delusinne l’avoue d’emblée, il est euphorique depuis samedi et la soirée de clôture du Télévie qui a atteint des sommets en matière de dons. "C’est presque une banalité parce qu’année après année, on bat le record, mais franchement, nous n’avions jamais estimé pouvoir dépasser de plus de 1,2 million d’euros le chiffre de 12 millions atteint l’an dernier, dit-il. 13,3 millions d’euros, c’est énorme." Même si la finalité de l’événement est l’enveloppe récoltée pour la recherche contre le cancer, ce n’est pas la seule source de satisfaction pour le patron du groupe RTL qui se félicite d’avoir proposé une "émission incroyable" selon ses propres mots. "On a battu The Voice France avec une émission de proximité. Et ce mot n’est pas galvaudé, insiste-t-il Il s’agit de gens de chez nous et de nos savoir-faire." Et cela se passait au coeur de la Wallonie, à La Louvière, et non plus à Vilvorde où l’événement était jusqu’ici obligé de s’exporter, se réjouit-il.

Autre raison de se réjouir : l’implication des équipes de RTL. "Personne n’est poussé dans le dos, tient à dire Philippe Delusinne. Comme la presse, nous sommes en proie à des mutations et des questionnements sur l’avenir, mais là, tout à coup, on se rend compte qu’il y a quelque chose d’important. La communauté RTL trouve tout son sens dans ce Télévie."
Il va de soi que ces propos relèvent de l’opération de communication. Car c’est tout sauf un secret, RTL a traversé des heures très difficiles pendant les 18 derniers mois, les premières vraiment noires de son histoire en Belgique. En cause, le plan de restructuration qui a conduit au départ de dizaines de collaborateurs. Mais il n’y a pas que de la com’ dans ce que dit le CEO de RTL Belgium. Sur place, que ce soit avant le direct du Télévie, pendant et même après, nous avons pu constater l’engagement de toutes les équipes de la chaîne privée, qu’il s’agisse des animateurs, des staffs techniques et même de chacun, à l’image du patron de la VOD jouant les hôtesses pour diriger les uns et les autres pour les photos.
Philippe Delusinne l’affirme : il n’a jamais douté de cette implication, même après le douloureux épisode #evolve. "L’an dernier, fin avril, nous étions un mois après les départs de l’entreprise et l’émission avait été remarquable, rappelle-t-il. Mais cette année-ci, il y avait en plus, sur tous les visages, ce sourire qui manquait peut-être il y a douze mois." "La communauté RTL s’est rassemblée et mobilisée, ajoute-t-il. Ça donne un surcroît d’âme à ce que nous faisons au quotidien, à savoir informer, divertir et amuser." Il dit espérer que les politiques se rendent compte de tout cela. Car s’il est convaincu qu’un service public fort est nécessaire, il est aussi important, souligne-t-il, qu’une alternative comme RTL existe en Belgique, offrant un autre produit et des services différents de ceux de la RTBF. "Si certains en doutaient, asène-t-il, en voyant ce que nous avons fait samedi soir, ils devraient désormais en être convaincus."
Des critiques, l’événement en a cependant essuyé au lendemain de son nouveau record, sur les réseaux sociaux notamment, ou dans les commentaires laissés sous les articles relatant le succès de la soirée de clôture. Certains ont fustigé le fait qu’une chaîne de télévision privée finance la recherche par ce biais en s’attribuant des lauriers alors que c’est aux pouvoirs publics de le faire via nos impôts. "C’est triste et presque insultant pour ceux qui se démènent sur les manifestations et versent de l’argent, déplore Philippe Delusinne. Mais il y aura toujours quelques esprits grincheux. On peut avoir parfois un regard critique sur le fait que la communauté officielle, publique, qui vit avec nos impôts et contributions obligatoires, ne fait pas toujours ce qu’elle doit faire. Mais ce que nous faisons, c’est donner de l’argent en plus." Le Télévie, c’est 40 % du budget de la recherche qui est augmenté, explique-t-il, ce qui permet à 120 voire 140 boursiers-chercheurs de chercher et de trouver des solutions. "Résultat : en Belgique, grâce notamment à l’apport additionnel du Télévie, nous sommes aujourd’hui un des pays dans le monde où le cancer est le mieux soigné. C’est une réalité", se félicite-t-il.
Les larmes de Laeticia Hallyday
Des moments forts, il y en a eu de nombreux lors du Télévie 2019, comme à chaque édition. Parmi ceux-ci, Philippe Delusinne retient les instants partagés en radio avec Barbara Mertens, la rédactrice en chef de Bel RTL. "J’ai eu un moment très difficile, reconnaît-il. Le concept du cancer était drôlement incarné par cette femme extraordinaire qui avait cru, en décembre, avoir vaincu son cancer de l’utérus et qui s’est retrouvée, en janvier, avec des métastases aux poumons. Elle suit des traitements très pénibles mais elle était là, présente parmi nous pour témoigner. Elle fait preuve d’un courage incroyable."
L’émotion a même franchi nos frontières. Si tout le monde a évoqué le record de la vente aux enchères du disque d’or d’Angèle, celui de l’album posthume de Johnny Hallyday, Mon pays c’est l’amour, a aussi atteint un sommet : 172 500 euros. Ce qui a fait réagir la veuve du rocker qui était l’invitée d’Amélie Schildt lors du RTL Info. "C’est magnifique et bouleversant, j’en ai les larmes aux yeux, a-t-elle déclaré. J ohnny doit être si fier de pouvoir faire avancer la recherche contre le cancer et faire gagner la vie. Il a tellement lutté et s’est tellement battu. Cet album était l’album de la survie. Que son disque d’or rapporte une si grande somme pour la recherche me bouleverse."