Antoine de Maximy: "Je me suis interrogé sur ma disparition"
Publié le 27-06-2019 à 11h29 - Mis à jour le 27-06-2019 à 12h52
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Antoine de Maximy mise sur le financement participatif pour son film inspiré de "J’irai dormir chez vous".Antoine de Maximy fait le tour de France. Il est même passé par Bruxelles pour plaider la cause de son projet de long métrage, J’irai mourir dans les Carpates, inspiré de son émission, créée il y a quinze ans, diffusée sur France 5 à 20 h 50.
France 5 ne propose cet été qu’un seul inédit de "J’irai dormir chez vous", à Chypre, et trois soirées spéciales sur les coulisses des épisodes tournés en Espagne (diffusé ce soir), au Cap Vert et en Uruguay, pourquoi ?
Je suis concentré sur mon film. Et je ne tournerai plus de J’irai dormir chez vous tant que je n’aurai pas fait mon film. Cela n’avance pas. J’ai pris le taureau par les cornes, et la prochaine étape, c’est le tournage en septembre. Et si personne ne me soutient après quinze ans, je ne continuerai pas l’émission. En revanche, quand J’irai dormir à Bollywood a été distribué par Disney en salles sous forme de documentaire et a été nommé aux Césars, j’ai continué l’émission après, alors qu’on pensait que j’allais arrêter.
Quel est le sujet de votre film ?
Je me suis retrouvé régulièrement dans des situations tendues sur le tournage de J’irai dormir chez vous, et je me suis posé la question de ma disparition. Si j’avais un accident, qui pourrait savoir ce qui m’est arrivé puisque je voyage seul ? J’ai imaginé une fiction qui démarre par un accident de voiture dans les Carpates. La voiture est emportée par une rivière, on retrouve la voiture mais pas moi. Les bagages sont rapatriés en France et la monteuse décide de boucler le dernier épisode puisque le tournage était pratiquement fini. Au fil du montage, elle remarque des choses bizarres sur les images et elle remet en doute la thèse du simple accident. Elle se lance dans une enquête.
Vous jouerez votre propre rôle ?
Oui. Et je tournerai les rushes de l’émission.
Pourquoi avoir lancé un financement participatif ? Était-ce compliqué de convaincre les producteurs ?
Cela l’est toujours. Je réalise un tour de France pour soutenir le financement participatif. Les gens du cinéma sont comme les gens de la télévision, il y a quinze ans. Quand j’ai lancé mon émission, personne n’en a voulu, à part la petite chaîne Voyage. Je n’ai pas lâché, et après 5000 diffusions, on trouve que ça va. Pour mon long métrage, les gens du cinéma disent que ce n’est pas pour le cinéma, comme les autres disaient "ce n’est pas pour la télévision". Il nous reste peu de temps pour boucler le financement participatif sur kisskissbankbank. Nous cherchons 200 000 euros. En conditions de cinéma normales, le budget tournerait autour de deux millions d’euros. Mais il peut aussi être tourné avec des copains, comme ce fut le cas d’autres films, notamment C’est arrivé près de chez vous de Benoît Poelvoorde ! Cela suffira à faire un tournage à l’arraché, si jamais la profession, qui n’aime pas faire des choses jamais faites et veut rentrer dans ses sous, ne suit pas. Mais nous sommes en train de récupérer un distributeur, le premier pas vers le financement.
Vous pourriez être rattrapé par le circuit classique ?
On espère, mais là, c’est encore un peu tôt pour le savoir, du coup je fais 30 interventions gratuites dans toute la France. J’ai lancé un appel sur Facebook, et on m’a ouvert des cinémas, des théâtres, le club de l’Étoile à Paris, parce que plein de gens croient en ce projet… Je montre aux gens des extraits de J’irai dormir chez vous, notamment dans les Caraïbes, pour qu’ils comprennent pourquoi je veux le faire. Et j’ai tourné une scène avec des comédiens du Cours Florent pour voir si la mécanique fonctionnait à l’image.
Le pitch rappelle un peu la disparition de Philippe de Dieuleveult en 1985 au Zaïre (actuelle RDC)…
Sauf que l’on sait qu’il a été victime d’un accident ou d’une bavure des garde-frontières. Mais cela reste trouble et je suis sûr que du côté du gouvernement français, ils doivent connaître la vérité, mais elle ne sera dévoilée que dans 30 ou 40 ans.
Avez-vous d’autres envies en dehors de ce film ?
J’ai des projets en télévision, et ailleurs, dont je ne parle pas, parce que je ne veux pas glisser des idées à d’autres.