Des rendez-vous supprimés, d’autres allégés: l’heure est au changement au sein de la RTBF
Publié le 29-06-2019 à 15h30 - Mis à jour le 29-06-2019 à 15h31
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Ça bruisse en ce moment dans les couloirs de la RTBF. Selon nos informations, un bureau extraordinaire de la Société des journalistes (SDJ) du service public s’est tenu mardi pour discuter d’une série de décisions communiquées par la direction. Celles-ci concernent les rendez-vous d’information, tant en télévision qu’en radio. Le temps est manifestement venu de réduire la voilure, même s’il se chuchote que c’est pour redéployer des forces vives sur d’autres priorités, dont le numérique. Mais si rien n’est encore officiellement acté du côté du boulevard Reyers, les téléspectateurs comme les auditeurs devraient rapidement voir certaines de leurs habitudes bousculées
En télévision, 7 à la Une passe à la trappe après cinq saisons à l’antenne. Le magazine présenté par François Mazure le samedi à 18 h 30 ne sera pas de retour à la rentrée. Même sentence pour Vews, lancé il y a deux ans avec pour public cible les 18-35 ans. Le programme sera remplacé par un journal télévisé au format court, 5 à 6 minutes, diffusé sur La Deux aux environs de 22 h.
En radio, c’est La Première qui devrait faire les frais du régime minceur imposé par la direction. Bye bye Débats Première, le rendez-vous proposé du lundi au jeudi à midi par Pierre-Yves Meugens. Idem pour les déclinaisons 100 % Wallonie et 100 % Bruxelles programmées le vendredi. Il apparaît également que les postes d’assistant pour la mise à l’antenne des journaux parlés de La Première vont disparaître en étant mutualisés avec les assistants de production.
Matinale redessinée
Mais la mesure choc concerne la matinale de La Première, autrement dit le prime time de la radio. Selon nos informations, elle devrait passer de quatre à trois heures et être complètement redessinée. Après une mise en jambes de l’info entre 6 h et 7 h, on devrait retrouver la matinale d’une durée de deux heures. Laquelle serait suivie d’une émission de culture/pop/média qui mènerait les auditeurs jusqu’à 10 h. Reste à savoir qui sera derrière les micros. Medhi Khelfat ? François Heureux ? Pour l’heure, rien ne filtre… puisque rien n’est encore tranché. En revanche, le nom d’Élodie de Sélys reviendrait avec insistance pour la présentation de l’émission culture de 9 h...
Ce qui filtre, par ailleurs, des couloirs du boulevard Reyers, c’est une certaine inquiétude des journalistes et animateurs, qui ne voient pas d’un bon œil le fait qu’en date du 28 juin le service public ne sache toujours pas ce qu’il va mettre dans sa grille de rentrée de septembre. Cette incertitude est un nouveau coup au moral pour les équipes de la radio, média déjà malmené au niveau des audiences. Jeudi, les chiffres dévoilés par le Cim ont vu La Première enregistrer son plus mauvais score depuis six ans, passant sous la barre des 5 % de parts de marché (4,96 %) avec à la clé une septième place… derrière NRJ.
Des rendez-vous raccourcis ou supprimés la nuit
VivaCité non plus n’est pas épargnée, même si c’est dans une moindre mesure. Malgré ses bonnes audiences qui la maintiennent à la deuxième place des radios les plus écoutées du côté francophone, derrière Nostalgie, son journal parlé de 13 h va être ramené d’une dizaine de minutes actuellement à seulement six minutes.
Réduction de voilure également la nuit sur les ondes du service public. Dès lundi, c’en sera terminé des flashs infos en direct la nuit entre 1 h et 4 h du matin. Ils sont remplacés par une synthèse préenregistrée de l’actualité, avec la possibilité d’intervenir en cas d’événement majeur via l’agence Belga ou des journalistes maison.
Dans un communiqué publié en début de semaine, la RTBF indiquait qu’il s’agit là d’une phase de test qui fera l’objet d’une analyse à la rentrée. Elle rappelait aussi que les flashs de la nuit ne figurent pas dans les obligations du secteur public liées au contrat de gestion. Ils ont été instaurés au début des années 90, à l’époque de la première guerre du Golfe.
Dans la philosophie générale mise en place à Reyers, on a donc décidé de recentrer les moyens sur les tranches où le public est au rendez-vous, à savoir le matin et en fin de journée, quand vous rongez votre frein dans les embouteillages.