Helsinki, de Casa de Papel: "Ce serait bien de braquer la banque européenne"
Darko Peric, alias le Serbe Helsinki dans La Casa de Papel, nous révèle quelques secrets sur la saison 3 et... la saison 4 !
Publié le 19-07-2019 à 20h33 - Mis à jour le 22-07-2019 à 12h38
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Darko Peric, alias le Serbe Helsinki dans La Casa de Papel, nous révèle quelques secrets sur la saison 3 et... la saison 4 ! " La Casa de Papel est de l’ordre de la pop culture", confesse Darko Peric, rencontré en avril dernier au Bifff lorsque l’acteur serbe de 43 ans était membre du jury du festival fantastique belge. Cette série aux audiences monstrueuses "a changé ma vie, d’une certaine façon, poursuit celui qui incarne l’acolyte du regretté Oslo. Je ne suis pas une superstar et je ne me considère pas comme tel. Mais, forcément, cela a fortement modifié ma carrière."
Tatoueur et artiste de théâtre autrefois installé à Berlin, le voici aujourd’hui mondialement connu. "Avec Netflix, on a une visibilité planétaire, concède celui qui incarne Helsinki mais qui n’a jamais visité la capitale de la Finlande. Je tourne la suite de La Casa de Papel jusqu’au mois d’août car on réalise la saison 3 et la 4 en même temps. Ce sera encore plus fou que les premières saisons ! Helsinki évolue mais il y a surtout d’autres acteurs qui débarquent, ce qui donne encore plus de force dans l’histoire. Mais tout cela est secret, même pour nous. On nous donne le scénario au compte-gouttes pour ne pas que cela fuite. On ne connaît pas encore le scénario pour la saison suivante. C’était le même principe que sur les deux premières saisons. C’était très dur car on connaissait notre personnage mais on ne savait pas le caractériser. C’est complètement dingue !"
Quid des rumeurs d’un retour de Berlin tué à la fin de la saison 2 ? "D’une certaine manière oui, il revient, sourit celui qui tourne partout dans le monde avec les saisons 3 et 4, sauf en Belgique ! Je ne vous en dirai pas plus mais je vais vous confesser une chose… Avec Netflix, tout peut arriver. Je vais leur glisser l’idée de venir tourner ici à Bruxelles, pour… braquer la Banque européenne (rire) !"
Craignez-vous d’être cantonné dans ce genre de rôle à l’avenir ?
"Non car ce que je fais en Espagne est différent d’Helsinki. Mais c’est aussi normal d’avoir ce genre de rôle avec des gens comme moi, avec mon physique. Je suis né en Yougoslavie, originaire d’un pays qui n’existe plus aujourd’hui suite à la folle guerre qu’il y a eu il y a 30 ans. Je sais qu’en Belgique, il y a pas mal d’immigrés d’ex-Yougoslavie. En Allemagne et en Hollande aussi. En Espagne, le pays était déjà ouvert dans les années 80 pour eux. L’est de l’Europe a connu une nouvelle vague d’immigration à la fin des années 90 après les Jeux olympiques. Mais il n’y avait pas beaucoup d’immigrés de mon pays. Donc quand on vient de l’Europe de l’Est, on est vite catalogué comme le Russe de service alors que c’est faux. Je n’ai rien à voir avec les Russes (sourire) ! Je ne parle même pas leur langue ! Donc il est vrai que je joue souvent le rôle du mafieux russe en Espagne, l’homme d’action. Ça me va mais je suis aussi un acteur ! Ça n’a rien à voir avec La Casa de Papel mais avec mon physique. J’ai grandi avec ce genre de film."
Serait-ce la crise de la quarantaine ?
"Je ne pense pas mais la quarantaine est le moment de créer plein de choses. On a grandi avec Stephen King et Spielberg, à nous de créer. Un peu comme Netflix qui pense à chaque âge. Je suis un fan de Dracula et Christopher Lee. J’ai fait 15 ans de film d’horreur puis j’ai été saturé, j’avais besoin de classique. Je fais ce métier professionnellement depuis 2007 en Espagne. J’ai emménagé là-bas en 2004. J’ai été tatoueur au début et je le fais encore de temps en temps sur le côté (ses bras et son ventre en sont en effet recouverts, NdlR). Avant ça, on vivait à Berlin avec ma femme. On performait ensemble, théâtre, court-métrage, etc. J’étais même déjà venu en 2007 en Belgique pour tourner un clip, ‘Lupii Din Carpati’, à… Charleroi ! Mais maintenant qu’on a un fils, c’est plus compliqué de bouger."
Le masque de Salvator Dali que vous portez tous n’a-t-il pas sali quelque peu son image en étant associé à des méchants ?
"Ils ont utilisé le masque car il s’agit avant tout d’une copie de Vendetta. Mais comme toute l’équipe est espagnole, Dali était donc mieux que Picasso. Vous êtes l’un des premiers à me dire que nous sommes les mauvais (sourire) ! Ok, on est une bande de braqueurs de banque mais la plupart des véritables mauvais garçons habitent à Bruxelles et sont en col, cravate et costume si vous voyez ce que je veux dire ! (sourire) Pour moi, Dali a amené un nouveau ‘push’. La plupart des gens dans le monde ne savent même pas qui il est. La série l’a même rendu encore plus populaire qu’avant. C’est la même histoire avec la chanson ‘Bella Ciao’. Les gens ne savaient pas de quoi cela parlait avant la série. Pour eux, c’était simplement la musique de La Casa de Papel ! (Or, "Adieu ma belle" est un chant partisan italien né dans les communautés antifascistes. Elle gagne en force au XXe siècle où elle devient un hymne pour les groupes communistes italiens, NdlR.)"
Quand vous regardez dans le rétroviseur, quels sont les secrets de la série ?
"La première, c’est du pop art. On a des masques et des symboles. La deuxième est le fait qu’on braque une banque mais pas à la manière de Ocean’s Eleven. La différence est qu’il s’agit d’une fabrique d’argent. Ocean’s Eleven, ils vont et volent. Nous, on va à l’intérieur et on fabrique notre propre argent. C’est le secret et troisièmement, on ne blesse surtout personne. On a de l’empathie, on est comme eux."
Quels sont vos futurs projets ?
"Pas mal de films en vue. Un en Italie, l’autre en France et j’ai parlé avec pas mal de producteurs internationaux. Puis je tourne La Casa de Papel jusqu’au mois d’août ! Je vais aussi faire une sitcom de comédie à Barcelone. Quelque chose comme le BBC show."
Vous attendiez-vous à un tel succès ?
"Personne ne peut s’attendre à un tel truc. Aucun artiste ne fait ce métier pour être connu. On fait juste notre métier du mieux que l’on peut et le reste on ne le contrôle pas. Cela nous a surpris, nous les acteurs en premier. À la base, on pensait juste faire une banale série espagnole."