"Cocorico" pour la création de Salto
L’Autorité de la concurrence autorise un nouveau service de télévision payant.
Publié le 27-08-2019 à 10h11
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L’Autorité de la concurrence autorise un nouveau service de télévision payant.L’Autorité française de la concurrence a autorisé la création de la plateforme Salto par TF1, France Télévisions et M6, le 12 août dernier : "Salto aura pour activité la distribution de services de télévision, incluant notamment les chaînes de la TNT des sociétés mères et leurs services associés (par exemple, télévision de rattrapage), et l’édition d’une offre de vidéo à la demande par abonnement (VàDA). Les offres de Salto seront diffusées sur l’Internet ouvert (over-the-top) et seront donc accessibles aux consommateurs directement sur Internet sans l’intermédiaire d’un distributeur."
Une autorisation qui est subordonnée à certaines conditions afin d’éviter tout abus de position dominante à travers cette union. "Ces engagements visent à prévenir les risques de coordination entre TF1, France Télévisions et M6, ainsi que les risques identifiés sur : le marché en amont de l’acquisition des droits de diffusion, le marché de l’édition et de la commercialisation des chaînes de télévision, le marché de la distribution de services de télévision payants, les marchés de la publicité", indiquait le gendarme de la concurrence par voie de communiqué.
Attendu au premier trimestre 2020
La construction de cette plateforme numérique devrait être finalisée au premier trimestre 2020. "Salto va être le moyen pour ces trois entreprises de présenter une librairie, une bibliothèque de programmes. Et je ne vois pas pourquoi on n’irait pas revoir ou voir des programmes sur un site français, francophone et payant alors qu’on paie pour des programmes américains" a déclaré, hier matin, dans l’émission L’Instant M diffusée sur France Inter, Takis Candilis, directeur général délégué à l’antenne et aux programmes de France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5, France Ô et France TV pour le replay).
La question du financement a toutefois été soulevée par Sonia Devillers. La journaliste média a rappelé les besoins en termes de création dans un contexte singulier : le gouvernement français appelle à faire des économies dans l’audiovisuel public tandis que la concurrence se montre particulièrement agressive. Netflix touche plus de 5 millions d’abonnés en France et sa future rivale, Disney+, la plateforme de streaming des studios Disney, débarque d’ici quelques mois. Tous deux investissent 15 milliards de dollars par an dans des séries, des longs métrages, des émissions exclusives. Sans oublier les offres d’Apple TV+, d’Amazon Prime Video…
"Il y a une force qu’aucun Netflix, aucun Disney +, aucune plateforme au monde américaine ou même chinoise ne peut avoir, c’est le local, le lien avec le local, la production locale", affirme le numéro 2 de France Télévisions. "Aujourd’hui, si vous regardez Netflix, les quelques tentatives qu’ils ont faites de programmes français sont assez désastreuses. Savoir travailler, savoir imaginer, collaborer avec des créateurs, avec des talents français pour le public français, il faut des idées pour y arriver."
Pour étayer son argumentation, Takis Candilis s’est appuyé sur le succès de Skam, une série pour les jeunes adaptée d’un format norvégien. "Le budget de Skam, c’est quatre fois moins qu’une production de prime-time française. Est-ce qu’on ne peut pas imaginer qu’avec l’argent qu’on a, en repensant différemment les choses, en essayant d’imaginer des organisations différentes, des façons de travailler différentes, on doit pouvoir aussi y arriver. Et la qualité n’est pas toujours synonyme de dépense maximale d’argent. Netflix est là pour nous le montrer tous les jours" certifie l’ancien directeur de la fiction de TF1.