"Arte est la maison des auteurs, d’où qu’ils viennent"

Stratégie numérique élargie (en mois)

Depuis les origines, sa politique de création permet à la chaîne de se réinventer. "Arte est la maison des auteurs, d’où qu’ils viennent - documentaristes, cinéastes, écrivains, dessinateurs de BD, concepteurs de jeux vidéo, ou de programmes en VR", a réaffirmé la présidente d’Arte France tandis que son directeur éditorial, Bruno Patino, a décliné les temps forts de la saison 2019-2020.

Dans le domaine de la fiction, quelques curiosités et des comédiens en vue. Mytho avec Marina Hands et Mathieu Demy, une série familiale écrite par la romancière Anne Berest. Laetitia Casta en version sirène dans Une île. Tahar Rahim et Anaïs Demoustier dans En Thérapie, 35 épisodes de 26 minutes, réalisés notamment par Nakache et Toledano. Mathieu Amalric et Eddy Mitchell dans L’Agent immobilier de l’écrivain israélien Etgar Keret et Shira Geffen (Les Méduses). Parmi les coproductions européennes, Kidnapping, polar danois du créateur de The Killing avec Charlotte Rampling et la série de l’écrivain Niccolo Ammaniti (Il Miracolo) adaptée de son roman, Anna. Au nom du père revient en saison 2 et Peaky Blinders en saison 5.

Arte fonde aussi sa supériorité sur sa stratégie numérique : "Loin d’être une annexe de l’antenne, ni seulement télévision de rattrapage, arte.tv, notre site, est un média à part entière avec sa propre temporalité et sa propre identité éditoriale", rappelle Véronique Cayla qui a ouvert le preview et rallongé le replay : après Arte + 7, Arte-7 et Arte + 30. Pour certains documentaires, Arte + 60 et même, Arte + 730, soit 2 ans. Une manière de toucher un public élargi en Europe en s’adressant à lui dans sa langue (français, allemand, anglais, espagnol, polonais et italien).

Ce service multilingue va servir de socle au lancement d’une offre commune de l’audiovisuel public français et allemand réunissant Arte, France Télévisions (FTV), l’ARD et la ZDF, avant de s’élargir à d’autres chaînes publiques européennes.

La passion des documentaires

Les documentaires composent 50 % de la grille d’Arte. L’un des fidèles de la chaîne, Gérard Mordillat (Corpus Christi, Jésus et l’islam) décortique le texte fondateur de Karl Marx dans Travail, salaire, profit. L’or bleu à tout prix s’annonce comme une enquête majeure de Jérôme Fritel (Goldman Sachs - La banque qui dirige le monde) sur le marché de l’eau.

Des séries documentaires sondent l’Histoire : Goulag une histoire soviétique, Décolonisations, Marie-Antoinette : ils ont jugé la reine…, un portrait inédit de Sigmund Freud, un juif sans dieu et, en 2022, un documentaire sur la guerre d’Algérie, à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance. Un documentaire de Laetitia Masson sur les féminicides est en préparation.

Arte accompagne toujours les expositions événements de la rentrée : Toulouse-Lautrec, Charlotte Perriand, Antoine Van Dyck, Degas, Van Gogh… Elle mène une enquête sur La Vierge au fuseau de Léonard de Vinci et offre des concerts uniques avec Jacques Brel à Knokke-le-Zoute, 1963 en version restaurée. Le cinéma poursuit ses cycles : Melville, Kubrick, Ozon… et rend hommages aux icônes, telle que l’actrice Anna Magnani.

Pensée dès l’origine comme une passerelle entre la France, l’Allemagne et l’Europe, la chaîne a réussi à envisager les antagonismes comme des sujets de curiosité, de réflexion, d’introspection. Trente ans après sa création, elle séduit les jeunes générations. Sur Arte Radio, 17 ans de podcast, déjà. Une pionnière.