"Un homme ordinaire" : Arnaud Ducret dans la peau d’un tueur
Produit par M6, "Un homme ordinaire" est librement inspiré de l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès.
Publié le 13-09-2019 à 08h43
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Produit par M6, "Un homme ordinaire" est librement inspiré de l’affaire Xavier Dupont de Ligonnès. L’affaire Xavier Dupont de Ligonnès n’a pas fini d’inspirer les scénaristes. Elle est au cœur de deux mini-séries présentées cette semaine lors du Festival de la Fiction de La Rochelle. Après La Part du soupçon portée par Kad Merad, pour le compte de TF1, et découverte en avant-première sur la RTBF, Un homme ordinaire, produit par M6, apporte un autre éclairage sur le drame de Nantes. Cette fois, il ne s’agit pas de se placer quinze ans après les faits, au moment où une inspectrice croit reconnaître l’homme, en fuite, responsable d’un quintuple assassinat, mais bien de suivre pas à pas les méandres de cette délicate enquête judiciaire.
Au cœur de l’intrigue, un homme (rebaptisé Christophe de Salin) affable et prévenant, qui dissimule d’importantes difficultés financières et un profil de tyran domestique. Pour le camper, Pierre Aknine a choisi Arnaud Ducret, un pari que l’ex-héros de Parents mode d’emploi relève avec un certain crédit. "J’ai travaillé ma voix et ma posture avec un coach" afin de faire oublier l’image extrêmement sympathique que le comédien d’ordinaire renvoie. "C’est un honneur d’avoir été choisi, cela m’a fait vraiment plaisir car c’est un rôle sombre et complexe. Mon exutoire a été de tenter de beaucoup rire pendant le tournage, en dehors des moments de grande concentration", confie le comédien présent avec sa partenaire Emilie Dequenne.
La comédienne belge sert de pivot à cette enquête pour laquelle la France s’est passionnée et notamment ce véritable hacker finalement condamné pour les nombreuses interférences occasionnées dans l’enquête en cours, via son site spécialement dédié. Féminisé, le personnage est endossé par Emilie Dequenne qui avoue "d’ordinaire tenir les faits divers le plus loin possible" d’elle. Un rôle qui voit la jeune femme obsédée et très isolée, seule face à ses multiples écrans.
Mêlant flashbacks et points sur l’enquête en cours, la narration évolue selon deux lignes du temps régulièrement précisées à l’écran, ce qui alourdit parfois la narration. La thèse de la culpabilité est celle adoptée par Capa Drama mais Pierre Aknine, à la fois réalisateur et coscénariste, promet qu’il "ne s’agit pas d’une fiction à charge : on tente seulement de comprendre le basculement d’un homme. Avec des surprises dans le dernier épisode…" Difficile de juger cette mini-série dont seul un épisode a été présenté au public, mercredi soir, suscitant l’étonnement d’une partie de la salle.
Que la fiction française s’empare de ses grandes affaires judiciaires est une bonne chose. On lui a trop souvent reproché sa frilosité et son manque de réactivité. Avec deux séries aux points de vue et aux temporalités aussi différentes, le public n’a que l’embarras du choix et aura l’occasion de se faire sa propre idée sur ce drame ce qui est bien le but de ce type de programme. L’affaire a fait trembler la France en 2011 et semble vouloir encore secouer le petit écran huit ans plus tard… Grâce à l’implication financière de RTL-TVI, la mini-série (4 épisodes) sera diffusée chez nous en 2020.