Plongée dans la haine de l’extrême droite américaine
Publié le 17-09-2019 à 17h26
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Doc La RTBF diffuse une longue enquête aux États-Unis sur les figures de proue de ces groupes. La Deux, 20 h 30.Si vous avez perdu totalement foi en l’humanité, on vous déconseille de visionner le documentaire diffusé ce soir sur La Deux : Les fachos vont-ils (vraiment) conquérir l’Amérique ? Comme son nom l’indique, ce film propose une plongée de plus d’une heure dans la haine et l’aigreur de l’alt-right (extrême droite américaine). Au total, plus de 900 groupes (suprémacistes, néonazis, etc.) sont recensés.
Drapeaux confédérés, saluts nazis…
Logiquement, ce documentaire commence par des images prises lors des émeutes de Charlottesville. Sur le campus de cette ville de Virginie, un samedi d’août 2017, des violences entre des partisans de l’extrême droite américaine et des contre-manifestants font un mort et une vingtaine de blessés. Sur les réseaux sociaux, les sites d’infos ou dans les JT, le monde entier découvre alors interloqué ces Américains blancs arborant des drapeaux confédérés, des casques de soldat du IIIe Reich et des croix gammées.
Les réalisateurs ont eu le courage d’approcher quelques "têtes pensantes" de l’alt-right dans le but de dresser leur portrait. À commencer par Richard Spencer, à qui l’on doit, d’ailleurs, le terme "alt-right". Tiré à quatre épingles, ce suprémaciste à la voix posée et diplômé d’une grande université fait tout pour dédiaboliser sa pensée. Son objectif est d’atteindre le pouvoir ou de s’en approcher. Pour cela, il se rend régulièrement en Europe pour rencontrer, par exemple, les dirigeants d’Aube dorée (parti néonazi grec) et s’en inspirer.
Il y a aussi Matthew Heimbach, fondateur du feu Parti traditionaliste des travailleurs (TWP), qui utilise la rhétorique de Trump pour accroître son audience en jouant sur la peur. Dans une scène d’une tristesse infinie, les partisans d’Heimbach et de son antisémitisme forment une croix gammée au passage d’un hélicoptère volant au-dessus de leurs têtes. La raison ? Leur paranoïa, puisqu’ils pensent que l’engin appartient aux services secrets israéliens.
Donald Trump, qui avait provoqué un tollé pour avoir condamné les violences commises à Charlottesville "des deux côtés", est régulièrement cité, notamment par son discours xénophobe prononcé lors de la campagne US. Ses supporters, vous le verrez, n’adoubent pourtant pas tous ces groupes encore plus à droite de l’échiquier. Certains d’entre eux les jugent trop à gauche, notamment sur le volet économique.
Diffusé en France sur C8, ce documentaire est - à l’image de son titre - un peu trop racoleur. Le montage et la voix off rappellent parfois les plus mauvais sujets de la TNT (enquêtes anxiogènes dans les coulisses de la police, sur la drogue dans les cités...). De même, il aurait été sans doute judicieux d’interroger davantage d’experts pour prendre un peu de hauteur et analyser plus en profondeur la manière dont ces groupes fonctionnent.