Où finissent les déchets des sacs bleus triés en Belgique? Non, ils ne sont pas tous recyclés...
Chaque année, les Belges produisent en moyenne 15 kilos de PMC par habitant. P pour bouteilles et flacons en plastique, M pour emballages métalliques et C équivaut aux cartons à boissons. Pour faire simple, ce sont les déchets que l’on dépose régulièrement et avec précaution dans les sacs bleus en pensant qu’ils vont être recyclés.
Publié le 18-09-2019 à 14h15 - Mis à jour le 19-09-2019 à 12h43
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Chaque année, les Belges produisent en moyenne 15 kilos de PMC par habitant. P pour bouteilles et flacons en plastique, M pour emballages métalliques et C équivaut aux cartons à boissons. Pour faire simple, ce sont les déchets que l’on dépose régulièrement et avec précaution dans les sacs bleus en pensant qu’ils vont être recyclés.
En regardant cette enquête de qualité de Questions à la Une intitulée Où finissent vraiment nos déchets plastiques ? , vous découvrirez les raisons pour lesquelles moins d’un tiers de tout le plastique mis sur le marché serait finalement vraiment recyclé.
Le marketing prime sur l’écologie
Pour parvenir à faire cette estimation, Tristan Godaert et ses équipes ont réalisé un long travail d’investigation à travers le monde en suivant le trajet emprunté par nos déchets.
Le point de départ se situe évidemment en Belgique dans nos sacs bleus qui contiennent environ 15 % de "matières illicites". La faute aux citoyens négligents qui jetteraient dans les sacs bleus des produits qui n’ont rien à y faire ? Oui mais pas que…
Le journaliste liste des déchets censés s’y retrouver mais ne pouvant pas être recyclés. Où l’on découvre que certaines marques privilégient le marketing au détriment de l’écologie. Un classique.
Parmi les acteurs clés interrogés, il y a Fost Plus, une ASBL qui rémunère les organismes chargés de la collecte de ces déchets ménagers (par exemple l’intercommunale de gestion intégrée des déchets dans la région de Charleroi). Au total, Fost Plus avance, sur son site, un pourcentage de recyclage de 42 % des PMC .
Tom Zoete, membre d’une association écologique flamande, pense que ce taux de recyclage est généralement gonflé pour que l’industrie ne remette pas en cause son business model.

Des emballages belges en Malaisie
Tristan Godaert traverse, aussi, la frontière pour suivre le cycle de recyclage de balles de déchets plastiques envoyées par la Belgique en France et qui comportent des impuretés qu’il est "impossible" de recycler.
Après l’enlèvement des bouchons, des étiquettes, du liquide restant, le taux de recyclage de ces balles tombe à 68 %. Une rapide règle de trois entre ce pourcentage et celui avancé par Fost Plus permet de calculer grossièrement qu’environ 29 % des déchets plastiques seraient recyclés.
Sans oublier qu’il faut prendre en compte les plastiques déposés dans les poubelles publiques et directement incinérés. Que fait-on des autres déchets qu’il est impossible (ou trop cher) de recycler ? On les envoie à l’étranger et pas qu’un peu puisque avec plus de 530 000 tonnes expédiées en 2018, la Belgique est le cinquième plus gros exportateur de déchets plastiques du monde selon un rapport de Greenpeace.
Questions à la Une fouille notamment dans des décharges illégales malaisiennes. À plus de 10 000 kilomètres, les journalistes découvrent des déchets occidentaux stockés ou incinérés. Parmi eux, des emballages en plastique d’une charcuterie belge censés, en principe, être recyclés.
À découvrir dans le docu "Questions à la Une" qui suit les déchets plastiques belges. La Une, 20 h 15.