L’info constructive, pour qui ? Pourquoi ?
"Faire de l’info constructive", la vision paraît biaisée d’avance, on s’imagine déjà voir des personnages sortis d’un dessin animé vous raconter l’actualité de façon positive.
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Publié le 21-10-2019 à 10h24 - Mis à jour le 25-10-2019 à 13h53
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"Faire de l’info constructive", la vision paraît biaisée d’avance, on s’imagine déjà voir des personnages sortis d’un dessin animé vous raconter l’actualité de façon positive. Ce n’est pourtant pas ce qui est dans l’ADN de New6s, une petite association regroupant huit journalistes et communicants, à la base de cette semaine de l’info constructive à laquelle La Libre participe cette semaine (cf. ce lundi en pp. 20-21). Le thème de cette année : "Comment faire de la Belgique le pays où il fait le mieux vivre ?"
Pourquoi ? "Les événements relayés par les médias sont principalement négatifs. Leur traitement journalistique a tendance à renforcer leur caractère anxiogène au point de provoquer aujourd’hui une saturation chez les lecteurs et internautes. Pour y remédier, l’information constructive apparaît comme une des pistes à explorer, pour informer autrement", explique-t-on chez New6s.
Comment ? En sabrant l’idée du "no news, good news" ou plutôt du "bad news ? Good news !" pour amener l’info de façon moins négative, sans pour autant tronquer l’aspect réaliste.
Mais l’actu est ce qu’elle est, la livrer autrement, est-ce encore du journalisme ? Albert Londres, l’un des pères du journalisme, ne disait-il pas que "notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie" ? Chez New6s, on est évidemment d’accord mais on rappelle que "les médias ont un impact sur la société, par la vision du monde qu’ils véhiculent. Les journalistes doivent prendre conscience de la nécessité de donner une image plus précise et plus équilibrée de la société. Ça aussi, c’est du journalisme, il est différent de celui que l’on connaît aujourd’hui, mais cela fait partie de notre métier".
Quand New6s a lancé son projet, personne n’y croyait. Trop "bisounours", pas assez "réaliste". Trois ans plus tard, un prix a été lancé, les écoles de journalisme y sont associées et de nombreuses rédactions tentent d’informer, dans le respect de la déontologie et des règles fondamentales du métier, en proposant des nouvelles de façon positive. Mais au-delà de l’aspect positif, l’information constructive a pour valeur ajoutée une notion de perspective et de solution, en étant attentif aux mots employés, aux images utilisées, sans mettre de côté la rigueur journalistique qu’impose la profession.
"Cela se fait dans l’intérêt de notre profession mais d’abord et avant tout, dans l’intérêt du lectorat" , conclut l’association.