Dans l’ombre du "Bureau des Légendes"
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Publié le 28-10-2019 à 11h42 - Mis à jour le 28-10-2019 à 14h06
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Succès critique en France et à l’export, la saison 5 sera-t-elle la dernière ? Suspense. En 2016, Le Bureau des légendes est devenu la série française ayant généré le plus de revenus à l’étranger devant Les Revenants et Engrenages (deux autres séries estampillées Canal). Selon Federation Entertainment, coproducteur et distributeur de ce thriller, les deux premières saisons ont déjà rapporté près de 3 millions d’euros à l’export. Et la prochaine mise en chantier d’une adaptation US (The Department) devrait permettre de garnir à nouveau sa bourse tout en finissant d’asseoir sa légende.
Un cahier des charges commun
Outre la qualité de la réalisation et des scénarios qui assurent à la série - par contrat - l’utilisation du logo officiel des services secrets français (la DGSE) - le savoir-faire d’Éric Rochant est son meilleur atout. Un excellent "retour sur investissement", est-on tenté d’écrire pour celui qui a choisi de venir se former directement auprès des grands showrunners américains lorsqu’il a voulu se lancer sur le terrain de la série.
Cette réussite est d’autant plus atypique qu’elle est le fait d’un cinéaste qui, une fois de retour à Paris, a réussi à calquer sur la production française le rythme et le canevas (composition des équipes et répartition des postes) propres aux Américains.
Rassembler toutes les étapes de la création en un seul lieu (ou presque) : écriture, tournage et montage dans un studio parisien. "Être là tout le temps partout" c’est la méthode KZK (selon les initiales des frères Kessler et de Daniel Zelman, le trio à l’origine des séries Damages et Bloodline) adaptée à la mode Rochant.
Éric Rochant est celui qui est parvenu à faire en sorte que de multiples réalisateurs se mettent au service du scénario du BDL en se concentrant uniquement sur la mise en scène. Une méthode employée depuis longtemps par les séries anglo-saxonnes, où les réalisateurs se succèdent au fil des épisodes avec un cahier des charges commun. Le cinéaste a en outre fait appel à de jeunes cinéastes désireux d’apprendre à travailler sur une série. Ce qui explique la longue liste de réalisateurs impliqués dans la saison 5, dont le tournage vient de s’achever.
Former des réalisateurs et scénaristes
Le showrunner a agi de même avec les scénaristes, associant des auteurs confirmés à des plumes débutantes afin de mieux répartir le processus d’écriture et réduire le temps d’attente des fans de la série.
Les impératifs de temps et d’augmentation des équipes d’écriture ont fatalement entraîné une croissance du budget acccordé à la série. Ainsi, depuis 2015, le budget du BDL est en hausse, avec des montants de l’ordre du million d’euros par épisode.
La diffusion de la saison 5 (dix nouveaux épisodes) est attendue au printemps 2020. Aux côtés de Jacques Audiard (Un prophète, Les Frères Sister) qui a rejoint les réalisateurs en titre, on compte Jérôme Salle, Thomas Bidegain, Mathieu Kassovitz, Anna Novion, Samuel Collardey et Éric Rochant. Côté casting, Louis Garrel ajoute son visage au sein de ce roman d’espionnage en images avec Mathieu Amalric, Sara Giraudeau, Florence Loiret-Caille et le Belge Jonathan Zaccaï.
L’annonce du départ de son concepteur au pays de l’Oncle Sam est donc potentiellement une mauvaise nouvelle pour la série et pour Canal…