Bientôt un monde sans viande ?
- Publié le 07-11-2019 à 14h21
- Mis à jour le 07-11-2019 à 15h19
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"Envoyé spécial" consacre trois reportages au monde carné. France 2, 21 h 05. Quel est le rapport entre un steak et la destruction de l’Amazonie ? Le sujet d’Envoyé spécial montre clairement dans quelles conditions le Brésil est devenu le garde-manger de la planète.
Selon des ONG internationales, dont Greenpeace, 70 % de la déforestation dans le monde serait liée à l’industrie de la viande. Au Brésil, de plus en plus de forêts se transforment en pâturage pour les bœufs. Le feu est une pratique ancestrale utilisée pour déforester et fertiliser les terres. Pour de petits éleveurs, les vaches sont l’unique moyen de vivre. Seuls les indigènes peuvent survivre dans la forêt, ou du moins ce qu’il leur en reste.
Pendant des décennies, les éleveurs ont été encouragés à mettre le feu. Dans les années 60, l’État a lancé la colonisation de l’Amazonie. Des milliers de petits paysans ont été incités à s’y installer avec un mot d’ordre : abattre les arbres pour occuper le territoire. Des éleveurs qui continuent de brûler la forêt, ne sachant comment faire autrement.
L’Amazonie essentielle pour le climat
Une ingénieure forestière, enseignante à l’université, rappelle que la forêt a stocké d’immenses quantités de carbone pendant des millions d’années. En brûlant, les arbres libèrent le CO2 dans l’atmosphère qui va s’ajouter à tous les gaz à effet de serre. Ceci a des conséquences sur le cycle de l’eau de la planète. En Europe, les températures risquent d’augmenter à cause de la déforestation.
Le Brésil est le deuxième producteur de bœuf au monde. Jair Bolsonaro a été élu l’an dernier grâce au soutien des éleveurs, ultrapuissants dans le pays. Le président brésilien a fait de l’industrie de la viande l’une de ses priorités. Et le vice-ministre de l’Agriculture, lui-même éleveur, est un grand défenseur de l’agrobusiness. Le Brésil est le premier exportateur de soja, aliment indispensable des élevages industriels, un secteur qui pèse 33 milliards d’euros. Et l’Union européenne est le deuxième importateur de soja brésilien.
Un boucher rencontre une végane
"Le choix d’Envoyé spécial" tente une rencontre a priori insurmontable entre un boucher et une végane. Romain Lebœuf est fils et frère de boucher. À 24 ans, il ouvre sa boutique à Paris. Deux ans plus tard, il devient champion d’Europe et meilleur ouvrier de France. Sa boutique a été vandalisée par des activistes anti-viande. Karine est professeur de dessin en Creuse. Elle milite pour la fermeture des abattoirs, la fin de l’élevage et pour un monde sans viande où seules les plantes nous nourriraient. Depuis 10 ans, elle est devenue végane. Envoyé spécial les réunit pour 48 heures afin de confronter - de manière civilisée - deux systèmes de croyance totalement opposés.
Le dernier sujet, "L’enquête", explore d’Israël aux États-Unis la filière de "la viande alternative" à base de protéines végétales. Cette viande de culture serait-elle la solution ? Il apparaît que remplacer la pollution de l’élevage par celle des usines pour la fabriquer ne serait pas une bonne idée sur le long terme. Or, d’ici 2030, 10 % de la viande consommée sur notre planète ne viendra plus d’un animal, selon les industriels.