Les coups politiques des services secrets israéliens
- Publié le 26-11-2019 à 10h50
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Cette stratégie a pour but d’établir et de conserver l’État hébreu. France 5, 20h50. Renseignements, sabotages, cyberattaques, kidnappings, assassinats…, le Mossad est autant connu pour ses capacités que pour ses erreurs. Ce documentaire de Christophe Widemann, conté par Laurent Delahousse, Mossad, L’histoire secrète d’Israël revient sur les opérations spectaculaires de cet Institut pour le renseignement et les affaires spéciales, créé un an après la proclamation de l’État d’Israël. Une enquête qui mérite d’être visionnée autant pour le témoignage d’anciens agents et dirigeants du Mossad que pour l’analyse des plus récentes opérations.
En 1960, des agents du Mossad réussissent la capture d’Adolf Eichmann. Une demande de Ben Gourion pour faire émerger la question de la Shoah avec celle d’Israël. Le procès du criminel de guerre nazi, rendu possible par l’intervention des services secrets, permet d’écrire une grande page de l’histoire d’Israël. Deux ans plus tard, Eichmann est condamné à mort et exécuté. C’est à ce moment précis que se forge le mythe du Mossad.
En 1966, les services secrets israéliens réussissent à convaincre un pilote de Mig 21 de trahir son pays, l’Irak. Le fleuron de l’aviation soviétique arrive sur le sol israélien. Et le Mossad réussit là où la CIA a échoué. Israël offre, alors, un précieux cadeau stratégique aux États-Unis en lui envoyant cet avion de combat pour être démonté et étudié.
C’est encore et toujours grâce aux renseignements pris par le Mossad sur les bases égyptiennes qu’a lieu l’attaque éclair dans le Sinaï par l’armée de l’air israélienne. À cette occasion, l’État hébreu étend son territoire en conquérant la Cisjordanie, Gaza, le Golan.
Après l’attaque des Jeux olympiques de Munich, en 1972, et l’assassinat de neuf athlètes, le Mossad se lance aux quatre coins du monde : quatre Palestiniens sont assassinés sur le territoire français en moins d’un an. Dans une relative impunité, les agents du Mossad agissent au grand jour. Une indulgence de la France liée à l’histoire de cet État.
"N’importe quel moyen ou méthode"
Mais l’épisode de Lillehammer révèle une bavure. L’un des frères aînés des Gipsy Kings, pris pour un Palestinien proche de Yasser Arafat, est assassiné en Norvège. Sept ans plus tard, le membre de l’OLP tant recherché est enfin localisé et tué. Mais quatre passants meurent dans l’explosion. Des dommages collatéraux qu’assume Danny Yatom, directeur du Mossad de 1996 à 1998 : "On déploie tous les efforts nécessaires pour qu’il n’y ait pas d’incident et malgré cela, ça arrive. Et quand bien même il s’agit d’une chose terrible, immorale, désagréable, on ne peut rien y faire car nous sommes en guerre. La guerre impose d’envisager n’importe quel moyen ou méthode." Des méthodes remises en question par d’autres directeurs du Mossad. Pour autant, tous s’accordent sur une "menace existentielle" qui justifie tous les moyens, aujourd’hui encore.