Troisième journée de grève à Radio France
Plan de départs volontaires, économies : les salariés s’insurgent. Alors que les audiences de Radio France battent des records, la direction prévoit un plan de départs volontaires de 299 postes sur près de 4 800 salariés, ainsi que 60 millions d’euros d’économie, d’ici trois ans. Un plan vécu de manière injuste par les salariés.
- Publié le 27-11-2019 à 09h22
- Mis à jour le 27-11-2019 à 09h23
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Plan de départs volontaires, économies : les salariés s’insurgent. Alors que les audiences de Radio France battent des records, la direction prévoit un plan de départs volontaires de 299 postes sur près de 4 800 salariés, ainsi que 60 millions d’euros d’économie, d’ici trois ans. Un plan vécu de manière injuste par les salariés.
Dès lundi, les six organisations syndicales représentatives de la Maison ronde ont invité à cesser le travail. Deux journalistes sur trois ont suivi. Hier, un peu plus de 45 % des journalistes ont refusé le projet porté par la PDG de Radio France, Sibyle Veil, qui avait annoncé "une règle de trois" : 20 millions d’euros économisés à la demande de l’État, 20 millions d’euros en prévision d’une augmentation des charges de la société et 20 millions d’euros d’investissement en faveur du numérique.
Interrogé au micro d’Europe 1, hier matin, Lionel Thompson, journaliste à France Inter et élu SNJ-CGT au conseil d’administration de Radio France, déclarait : "On conteste ces chiffres en partie. Déjà, on conteste les économies que nous impose le gouvernement. Il y a vraiment un côté punitif, parce qu’en 2015, on nous a demandé déjà de faire un effort. Il y a déjà eu des suppressions d’emplois depuis 2015 contre lesquelles on s’était battus, parce que ce plan de redressement pour revenir à l’équilibre financier nous paraissait trop brutal. On est revenu à l’équilibre financier. En 2018, on dégage même 7 millions d’excédents."
Les 20 millions de charges demandés par Sibyle Veil sont jugés surévalués et les 20 millions d’investissement dans le numérique non encore justifiés.
"C’est un service public que l’on casse"
À l’issue de l’assemblée générale qui s’est tenue hier, en début d’après-midi, Cédric Lang-Roth, élu SNJ au comité social et économique central de Radio France, nous a déclaré : "L’intégralité du plan ne repose sur rien, sur une demande du gouvernement contre laquelle on est en train de se battre parce que la finalité de la baisse de dotation à l’audiovisuel public est néfaste. C’est un service public que l’on casse. Et la direction ne nous a apporté aucune réponse. La CFDT, le SNJ et Sud ont déposé un préavis courant jusqu’à vendredi. La CGT appelle à une grève reconductible."
En plein examen du projet de loi de finances pour 2020 visant une baisse d’impôt pour alléger l’effort fiscal des classes moyennes et populaires, la redevance finançant France Télévisions et Radio France est discutée. Dans ce contexte, les salariés de France Inter, franceinfo, France Culture, France Bleu, France Musique, Fip, Mouv’, les radios locales et les formations musicales se mobilisent. "Pour se rendre visibles, pour faire passer le message auprès des élus qui votent les lois, les salariés se disent qu’il y a peut-être d’autres méthodes, nous confie Cédric Lang-Roth. Les syndicats vont se réunir pour essayer de mettre en place d’autres moyens de mobilisation tels que la sensibilisation de nos élus qui votent les lois, les actions de communication, les conférences de presse. Perturber les antennes, c’est important, mais ce n’est pas la seule façon de faire."