"Huguette" célèbre le lien entre les générations

Bien au chaud dans un appartement de l’est parisien, une vieille dame digne et paisible. Juste à côté, une maman fort occupée qui, tous les matins, pousse son ado en dehors du foyer pour aller au collège. Entre les deux, de minces cloisons…

Huguette (Line Renaud) est une professeure de français à la retraite. Sa voisine, Marion (Romane Bohringer) travaille de nuit à l’hôpital comme infirmière.

Dans cette petite copropriété, tout le monde se croise, sans véritablement se connaître. Un ballet citadin dans un charmant quartier populaire de Paris. Jusqu’au jour où un évènement vient brutalement assombrir cette harmonie routinière. Les huissiers débarquent chez la vieille dame. Huguette n’est plus en capacité de payer ses loyers. Elle doit trouver à se loger, ailleurs.

Isolée, sans famille, elle se réfugie dans la voiture de son défunt mari. Quand Marion la trouve dans cet état, elle lui propose de l’héberger. Mais Huguette ne veut pas mendier. Alors, toutes deux finissent par trouver un accord. Huguette s’installe au domicile de cette mère célibataire pour aider Rémi, son fils de 15 ans, dont les résultats scolaires sont plus qu’inquiétants. En quelques semaines, la vieille dame ambitionne d’enrayer le décrochage scolaire de Rémi scotché à son écran. Mais ses méthodes éducatives paraissent bien rudes à l’adolescent féru d’informatique. Il perçoit la présence d’Huguette comme une punition à laquelle il compte bien se soustraire…

Sujets inédits pour la fiction française

Avec Huguette , Antoine Garceau (l’un des réalisateurs de Dix pour cent) signe une comédie sociale pleine de vitalité et de bons sentiments, sans être mièvre. Co-écrite avec Perrine Margaine, elle traite avec un souci de vraisemblance de véritables problématiques qui, d’ordinaire, rebutent la télévision : la vieillesse, la solitude, le lien entre les générations…

Line Renaud raconte elle-même qu’au moment du tournage, elle a lu un article dans le journal La Voix du Nord sur une femme de 85 ans qui dormait dans sa voiture, n’ayant nulle part où aller. Elle se heurtait à l’impossibilité d’accès à un logement social et n’avait pas les moyens de payer une chambre d’hôtel.

Investie à 91 ans dans ce rôle de composition, sans fard, elle livre une partition touchante, sans être larmoyante. Le jeu de Romane Bohringer et du jeune Romann Berrux, ainsi que leurs péripéties, apportent du rythme à l’ensemble.