Une vision de l’histoire européenne

"Durant des siècles, une poignée de grandes familles se disputent l’hégémonie sur le continent européen. La guerre des trônes, la véritable histoire de l’Europe retrace l’épopée de ces dynasties rivales qui ont écrit la grande histoire de l’Europe" , résume Pernel Media, le producteur à l’origine de la série évènement de France 5 qui a déjà séduit plus d’un million de téléspectateurs.

Au programme de la troisième saison (1590-1643) de ce documentaire-fiction de 6x52 minutes narré par Bruno Solo, la guerre de 30 ans avec l’accession au trône d’Henry IV jusqu’à la mort de Louis XIII. En parallèle, les saisons 1 et 2 sont accessibles jusqu’au 5 janvier sur france.tv et les éditions Larousse publient un ouvrage illustré ainsi qu’une boîte de quizz intitulés La guerre des trônes - La véritable histoire de l’Europe. Co-réalisatrice de la série, Vanessa Pontet nous en dévoile la portée historique.

"La guerre des trônes" peut-elle intéresser un jeune public ?

Certains professeurs s’en servent pour leur cours en s’appuyant sur le DVD de la saison 1. Quand nous tournons dans des châteaux, très souvent, des élèves en visite viennent féliciter Bruno Solo.

Êtes-vous historienne de formation ?

Non, mais sur les programmes patrimoniaux, je travaille toujours avec les historiens. J’ai été rédactrice en chef de Secrets d’Histoire, pendant plus de 6 ans. Pour cette troisième saison, je poursuis avec Nicolas le Roux, grand spécialiste d’Henry IV et de la Renaissance en France. Je travaille également avec Mathieu Da Vinha, directeur scientifique du château de Versailles et historien spécialiste des XVIIe et XVIIIe siècle. Je viens aussi de publier un roman historique pour enfants, Fonteclose, Le Trésor de Charrette chez Slalom. Depuis l’enfance, j’ai une passion pour les châteaux et j’ai voulu connaître la vie de ceux qui les habitaient.

La vulgarisation historique suscite parfois des polémiques, y compris sur "Secrets d’Histoire".

Nous avons à cœur de simplifier pour rendre accessible l’histoire. Mais tout est vérifié. Cette série est co-écrite avec Christopher Holt qui travaille à Londres. Pour raconter l’histoire de l’Europe, c’est important de confronter les visions. Quand le producteur m’a confié ce projet, j’ai fait appel à Alain Brunard dont j’ai beaucoup apprécié les docu-fictions sur Marie Curie et Pasteur, afin de co-réaliser la série. Par son intermédiaire, nous avons l’œil de la Belgique.

L’Histoire est-elle revisitée ?

Des historiens réhabilitent certains personnages tels que Louis XIII ou Richelieu très malmenés par le XIXe siècle et dont la légende noire a été appuyée par Michelet, par Alexandre Dumas avec Les Trois Mousquetaires.

La véritable histoire de l’Europe, c’est…

Avant tout des guerres, des mensonges, des trahisons, des alliances. Quand un souverain décide quelque chose, cela a des répercussions importantes par-delà les frontières. Depuis François Ier, nous sommes dans cette obsession de sauvegarder la France par rapport à l’Empire des Habsbourg qui l’entoure. Nos rois de France n’ont eu de cesse d’empêcher le moment où ils allaient les envahir.

La série permet-elle de mieux saisir les enjeux européens ?

L’indépendance de l’Angleterre a toujours été un sujet dans l’histoire de l’Europe. En pleine période de "Brexit", c’est extraordinaire de voir la relation entre la France et l’Angleterre à travers les siècles. Depuis la mort d’Aliénor d’Aquitaine au début du XIIIe siècle, l’Angleterre a toujours voulu rester indépendante d’un point de vue politique et religieux. À travers l’histoire, on peut également constater que les mouvements de révoltes sont légion. Et on n’a pas toujours su les contenir. Le peuple, qui a payé un très lourd tribut aux guerres et à la politique de nos souverains, a souvent dicté sa voix.