Trois trentenaires remportent les Trophées des Belges du bout du monde
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Publié le 22-12-2019 à 09h15 - Mis à jour le 22-12-2019 à 15h29
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Les “Trophée des Belges du bout du monde” ont été remis ce 22 décembre, à trois Belges installés à l'étranger et y faisant rayonner la Fédération Wallonie-Bruxelles. C'est l'émission d'Adrien Joveneau, Les Belges du bout du monde (RTBF), qui a inspiré ce concours dont les lauréats sont consacrés ce matin lors d'une cérémonie au Cinéma Palace à Bruxelles, diffusée en direct entre 9 et 10 heures sur La Première et en présence du public et de nombreuses personnalités. L'événement se poursuit jusqu'à 13 heures, avec des séances de dédicaces, des dégustations et la projection d'un film à 12 heures.
Un jury ainsi que les internautes de Libre et les auditeurs de La Première étaient invités à choisir les lauréats dans trois catégories qui avaient retenu chacune trois finalistes.

Dans la catégorie Solidarité, c'est l'ethnomusicologue Marie-Pierre Lissoir, originaire de Ciney, 33 ans, qui a remporté le Trophée. “Ce qui me plaît, explique-t-elle, c’est d’entendre des sons, des types de musique, des timbres d’instrument que je n’ai jamais entendus.” Marie-Pierre travaille désormais comme chercheuse dans un petit musée privé laotien, consacré à la culture des minorités ethniques du Laos. Son dernier projet , qui est récompensé par le Trophée ? Réaliser une exposition sur la musique traditionnelle laotienne, et en particulier sur les instruments à vent. Cela permet de mettre en évidence la culture des différentes ethnies et même de la faire redécouvrir à celles-ci. Dans le cadre de son prix, Marie-Pierre nous a consacré une grande interview, dans lequel elle nous fait découvrir ces populations fascinantes où la musique est utilisée pour parler aux esprits lors de cérémonies de guérison ou pour guider les défunts vers l'au-delà.
Le prix “Solidarité” vise à récompenser “un projet concret qui participe à la construction d’un monde meilleur et d’une société plus juste”.

Dans la catégorie Culture et Art de vivre, c'est Gauthier Lagasse, originaire de Wavre, qui remporte le prix. Il est récompensé pour son projet de production de bière au Vietnam, la Belgo. Ce jeune homme de 37 ans, qui a toujours eu envie de créer sa propre entreprise, a aussi “toujours un peu été frustré du manque de fierté des Belges, alors qu’on a un pays canon et énormément de choses à faire valoir”. Dans un pays où la bière est de toutes les fêtes – et un marché en croissance car la classe moyenne se développe et est curieuse de nouveauté-, l’idée lui est donc venue de produire de la bière belge, la Belgo. Mais en axant le positionnement sur une bière de “niche”, de qualité supérieure, “presque élégante”. Le maître brasseur est un Belge vivant au Vietnam. Gauthier Lagasse a ouvert un gastropub, où l’on peut consommer la bière et déguster des plats belges – moules-frites et vol-au-vent - mais à la manière vietnamienne, c’est-à-dire en partageant les plats. Le lieu permet aussi de découvrir la culture belge ; des BD sont ainsi disponibles pour les curieux… Vu le succès, un deuxième gastropub a ouvert récemment.
Le prix “Culture et Art de Vivre” récompense un artiste, une œuvre, une initiative “favorisant les échanges entre la Belgique et l’étranger” ou “mettant en valeur la mode, l’architecture ou la gastronomie belge à l’étranger”, “tout en privilégiant les échanges avec les populations locales”.

Dans la catégorie Innovations, le prix est remis à Antoine Thys, pour Ondanova surfboards. Après avoir été officier durant cinq ans dans la marine marchande, ce Bruxellois de 33 ans a cherché à se reconvertir et s’est installé au Portugal, pays de surfeurs, pour développer un atelier de planches de surf en bois pour lesquelles il allie les technologies classiques de menuiserie et les technologies modernes de conception 3D par ordinateur. Cela permet de rendre ses planches en bois légères et efficaces, “comparables aux planches modernes”. "Mais cette idée de planches de surf en bois, c’est parti d’une envie très très personnelle. Ce n’est pas vraiment parti d’une idée réfléchie, dans le sens ‘business’. Je n’ai pas fait d’études de marché. Je savais juste qu’il n’y avait pas beaucoup de monde qui faisait ça. Et moi qui faisais du surf, je n’avais pas envie de surfer sur des morceaux de plastique – ces planches sont difficilement recyclables –, ça me dérangeait dans ma conception de comment j’avais envie de vivre. Et j’ai remarqué qu’en faisant ces planches en bois pour moi, les gens s’y intéressaient et, petit à petit, ça s’est transformé en business.” Antoine tient aussi à sensibiliser les surfeurs aux problèmes liés à la pollution marine.
Le prix “Innovations” récompense une société belge “ayant investi à l’étranger pour y créer de l’emploi et/ou de la valeur ajoutée ayant des retombées positives dans le pays où elle est implantée ou un individu” ou “une start-up ayant développé un projet technologique novateur visant à l’amélioration du bien-être de l’humanité”.