Nouvelle adaptation d’un roman de Michel Bussi
Publié le 23-12-2019 à 16h54 - Mis à jour le 23-12-2019 à 16h55
:focal(2123x1530:2133x1520)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/MVOG4CD76FE6BDKTLHCPRQRJSE.jpg)
Rencontre avec les acteurs de "Un avion sans elle". La Une, à 20 h 20.
Comme dans le roman éponyme de Michel Bussi, la mini-série Un avion sans elle démarre en 1977, avec un crash d’avion. Un bébé est le seul rescapé. Mais deux familles se battent pour que soit reconnue leur parenté avec la fillette.
Vingt ans plus tard, alors que l’homme qui a jadis enquêté est assassiné, de nouveaux éléments remettent en cause l’identité de la jeune femme, qui se saisit du dossier. Emilie Vitral est incarnée par Pénélope-Rose Lévèque, la meilleure surprise de cette mini-série réalisée avec finesse, que diffusa M6 au printemps dernier, sans réel succès.
À peine plus de 2 millions de téléspectateurs pour le dernier épisode de 52 minutes (sur 4), largement derrière la série Capitaine Marleau sur France 3 (6,9 millions). La jeune comédienne, qui a également tourné une série pour NBC, Whiskey cavalier, une comédie dont TF1 a acheté les droits, donne notamment la réplique à Yannis Lespert, qui interprète son frère, dont elle est très proche.
Qu’est-ce qui vous a séduits dans ce projet ?
Pénélope-Rose Lévèque. Ce qui m’a plu, c’est la quête d’identité d’un personnage et la force, le courage qu’elle va chercher pour avoir des réponses sur sa véritable identité. L’émancipation aussi. Emilie passe d’une jeune femme à une femme qui a envie d’être mère, de prendre en main son destin et son passé. J’ai trouvé bluffant le culot de M6, qui accepte de faire une série autour d’une histoire d’amour incestueuse. Cela pose des questions tellement profondes. C’était génial à jouer. Il y a une histoire de vie ou de mort dans ce que traverse Lilli. Et il y a le trouble que génère cet amour interdit, parce qu’à la base il est pur, innocent et beau, mais vu comme quelque chose de sale et de malsain par la société. La violence que cela génère, c’était profondément intéressant à traiter.
Yannis Lespert. Je n’avais pas lu le roman de Michel Bussi et quand j’ai découvert le script, j’ai immédiatement plongé dans ce thriller qui traite de cette histoire d’inceste, avec beaucoup d’action. Et ça m’a tout de suite emballé de jouer dans plusieurs époques avec cette équipe.
Le personnage de Lilli porte une responsabilité, le poids d’être la seule survivante.
P.-R. L. Oui, elle porte la responsabilité du bonheur, le devoir d’être heureuse, de représenter la vie, d’aller chercher la lumière. C’est ce que je m’étais raconté. On parle de la mort de 200 personnes dans un crash d’avion, de familles brisées. Elle a un devoir de rendre hommage par sa gaieté, de réussir sa vie, elle n’a pas le droit de se plaindre de ses propres troubles émotionnels, de ses propres blessures parce qu’elle a survécu.
Le scénario propose une autre approche que celle de Michel Bussi ?
P.-R. L. Les deux œuvres sont complémentaires. L’auteur et réalisateur Jean-Marc Rudnicki propose une lecture dans laquelle Lilli est moteur, alors qu’elle est davantage en retrait, victime, dans le livre. Ce sont des bienfaiteurs, Marc Vitral et Crédule Grand-Duc devenu Jacques Monod dans la série (incarné par Bruno Solo, NdlR), qui mènent l’enquête autour d’elle.
Comment avez-vous appréhendé votre personnage ?
Y. L. Je me suis dit que c’était un garçon avec une charge émotionnelle importante, qu’il avait quelque chose en lui qui le rongeait. Cette possibilité que ce ne soit pas sa sœur lui donne beaucoup d’espoir. Il est profondément amoureux et n’attend qu’une chose, vivre son amour pleinement. Dès l’enfance, il est très protecteur envers sa sœur. C’est très romantique. C’est cool que Michel Bussi ait laissé le droit d’adapter son œuvre. Il faut avoir pas mal de recul sur son travail, savoir lâcher, faire confiance. À la réalisation, Jean-Marc Rudnicki a su garder des temps, des silences, des moments comme dans le roman où on détaille, où on a le temps d’observer. Il m’a aussi laissé proposer des choses sur les prises, ce qui fait aussi partie de notre boulot. C’est hyper agréable.
P.-R. L. La magie de Jean-Marc, c’est sa pudeur, sa manière de laisser des silences, et sa tendresse pour les personnages. J’avais l’impression qu’il parlait de Lilli comme d’une amie qu’il aimait profondément, du coup, il suffisait que je le regarde et à travers ses yeux, j’avais l’idée du personnage.