Maud (Koh-Lanta) va gravir l’Everest: "L’alpinisme est un sport de vieux"
Du 10 avril au 25 mai, la Belge va gravir le plus haut sommet du monde. Une promesse faite lors de sa victoire dans Koh-Lanta.
Publié le 21-02-2020 à 20h00 - Mis à jour le 21-02-2020 à 20h01
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Du 10 avril au 25 mai, la Belge va gravir le plus haut sommet du monde. Une promesse faite lors de sa victoire dans Koh-Lanta.
Il faut que je tienne mes promesses, lance Maud, 51 ans, au moment d’évoquer son projet fou de grimper sur le toit du monde, l’Everest qui culmine à 8 848 mètres d’altitude afin de récolter autant d’argent pour Cap 48. Ça me semblait logique. Au départ, mon plan était de commencer par le Denali en Alaska. L’ex-mont McKinley compte parmi les Seven Summits. Mais on sait bien que l’Everest est gravé dans la mémoire et la culture générale de tous. Au dernier conseil, j’avais dit que si je gagnais Koh-Lanta , je mettrais mon drapeau avec les 21 noms de la saison au sommet de l’Everest. Ou en tout cas au plus haut point que j’atteindrai. C’est une promesse que je veux tenir !"
Férue d’alpinisme, Maud avait déjà tenté en août 2019 l’ascension l’Elbrouz, le plus haut sommet d’Europe (5 642 m), situé en Russie. Mais elle avait connu quelques soucis. "L’acclimatation à la nourriture fut un peu rude en plus de celle à l’altitude. Je me suis littéralement vidée et j’ai eu besoin de quatre perfusions pour arriver à tenir à nouveau sur mes jambes."
Ça risque d’être encore plus difficile sur l’Everest…
"Sûrement mais ça fait partie de la vie et je me prépare au mieux. J’ai un médecin qui me suit. Je vais même commencer des tests spécifiques pour l’alpinisme dès lundi. On ne s’engage pas à la légère avec l’Everest. Mais je n’ai pas peur. C’est un rêve donc je me réjouis. Je suis peut-être un peu dingue mais le film Everest m’a donné envie de partir. Je ne sais pas si je serai aussi dingue qu’eux. Je ne suis pas pressée de mourir ! (Rire) "
Et vos proches ont encore moins envie de vous voir disparaître…
"Quoique… Car c’est ma famille qui m’y envoie. Ils ont donc peut-être envie de se débarrasser de moi ! Ils m’ont aussi inscrite à Koh-Lanta pour que je fasse l’Everest. Je pense qu’ils commencent à en avoir marre de leur folle de mère. (Rire) Et mon mari avait déjà essayé avant mes 50 ans. Il m’avait offert une ascension de près de 7 000 mètres. Ils ont cogité ensemble pour se débarrasser de leur mère. Je dois commencer à être un peu trop lourde pour eux, je pense."
Vous ne serez cependant pas la personne la plus âgée à tenter l’aventure…
"Non. On dit souvent que l’alpinisme est un sport de vieux. Parce que les jeunes vont foncer tandis que les personnes plus âgées vont respirer de façon plus lente. Elles ont un background, une manière de marcher qui va être plus adaptée à l’Everest. Toutefois, tout le monde ne réussit pas l’ascension et la personne qui l’a fait à 80 ans, c’était une bête ! C’est extrêmement rare, il était bien entouré. Il y a même des millionnaires qui veulent le faire et les sherpas les portent. Moi, je ne fais pas l’Everest en étant porté. J’ai envie de faire mon aventure. Si je suis mal à 7 000 mètres, j’arrêterai. Je ne m’imagine cependant pas arrêter."
Avez-vous un objectif particulier ?
"Je n’ai pas d’objectif de temps. Je partirai le 10 avril et le retour est prévu le 25 mai. Je ne fais pas de formation rapide comme les fous des montagnes. Je veux profiter des paysages et je pars avec un guide. On se donne au maximum 50 jours pour le faire. Il faut savoir qu’on est aussi obligé de faire des paliers. À partir du camp de base 1, je vais faire des allers-retours pour augmenter le taux de globules rouges dans mon sang. Car dans les globules, il y a des mitochondries qui transportent l’oxygène. Le but de ces allers-retours est donc d’augmenter les capteurs d’oxygène dans mon sang. Ils me permettront ensuite d’être moins essoufflée quand j’irai plus haut. C’est ce que font les cyclistes quand ils font leurs 15 jours de préparation en montagne. C’est du dopage naturel."
Vous aurez aussi Cyril, votre binôme de Koh-Lanta comme autre "dopage" ?
(Rire) "Oui, ce n’était pas possible autrement. C’est grâce à son côté stratège que j’ai gagné Koh-Lanta car ma stratégie était d’être avec lui. C’est devenu un super ami. Un jour, il m’avait dit : ‘si tu fais de l’alpinisme, j’aimerais en faire avec toi.’ Je ne pense pas qu’il ira jusqu’au bout. On ne va pas être fous car il n’en a jamais fait. Mais on ira au moins jusqu’au camp de base 1. C’est une sorte de grand trekking, une première approche. Ça sera déjà très haut et il pourra sentir l’altitude. Après, mon rêve serait de faire des formations d’alpinisme plus technique, à deux !"