"On voulait que le Brussels Podcast Festival soit participatif"
Publié le 28-02-2020 à 12h55
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La première édition du Brussels Podcast Festival se tient à l’Atelier 210.
Victoire Tuaillon (Les Couilles sur la Table), Émilie Laystary (Bouffons), Lauren Bastide (La Poudre), Fanny Ruwet (Les Gens qui doutent), Silvain Gire (Arte Radio), Claire Richard ( Les Chemins de désir)… Ce week-end, l’Atelier 210 accueille la première édition du Brussels Podcast Festival. Avec beaucoup de Français, certes, mais aussi des Belges. Dès vendredi soir et jusqu’à dimanche, le public bruxellois a l’occasion d’assister à des enregistrements d’épisodes, des conférences, des sessions d’écoute, des spectacles. Entretien avec François Custers, directeur artistique de l’Atelier 210 et coordinateur du festival.
Le "Paris Podcast Festival" existe depuis deux ans. Les Parisiens vous ont-ils inspirés ?
On est allés à Paris pour assister à la première édition en 2018. Clairement, on y allait avec l’idée que ce serait cool de faire la même chose à Bruxelles. On prenait des notes, on se demandait ce que l’on ferait pareil, ou différemment. On était déjà en train d’imaginer le festival en fait.
En quoi le festival bruxellois est-il différent ?
Durant leur première édition, il y avait quelque chose d’un peu froid. On voulait que le festival bruxellois soit un peu plus ludique, participatif, qu’il sorte un peu des cases. On a fait le tour des studios de podcast à Paris en leur disant : ce qu’on veut, c’est que vous ayez l’opportunité de faire un truc jamais tenté. Ils ont pu prendre possession du festival. Ça a été la même chose du côté de l’organisation. On a essayé de ramener le plus de monde possible autour de la table. On a fonctionné de manière très horizontale.
C’est, peut-être, l’une des affiches les plus féminines de l’histoire des festivals à Bruxelles, non ?
À l’Atelier 210, ça continue d’être une galère quotidienne pour parvenir à une équité hommes-femmes dans notre programmation musicale. En podcast, ce problème ne se pose pas du tout. On est dans un milieu beaucoup plus féminin. C’est également la philosophie de ce festival. On parle d’inclusivité, de diversité, de féminisme, de progressisme. À l’image du podcast.
Avant ce festival, vous programmiez déjà des "Blow Out" session.
C’est vrai que la démarche de faire venir des gens dans un lieu pour écouter des podcasts dans le noir, c’était déjà un peu la même idée. On a commencé à 40-50 personnes et aujourd’hui il y a une centaine de personnes par édition. Quand on a débuté, il y a trois ou quatre ans, les podcasts n’avaient pas la même notoriété. Aujourd’hui, le podcast c’est la folie. Notre public, aussi, a complètement changé. Plus le podcast est universel, démocratisé, plus le public est jeune. On organise ce festival en partenariat avec l’Atelier de création radiophonique (ACSR). Ils sont très intéressés par le fait de travailler avec nous car on ne s’adresse pas au même public. Eux, touchent un public un peu plus de niche, des gens très spécialisés dans une écoute, un peu plus âgés aussi. À côté, il y a un public qui écoute des podcasts plus connus. On veut mixer les deux.
Il est compliqué de se "passer" des podcasts français ?
En Belgique, les gens écoutent beaucoup de podcasts français. La production, ici, est encore balbutiante. On s’était dit qu’il fallait que le festival soit l’opportunité pour les podcasteurs français de s’intéresser à des sujets belges. L’invitée de Lauren Bastide dans La Poudre, est une Belge. Dans le podcast É motions en live, trois Belges viennent parler de leur histoire. Côté belge, c’est clair que Fanny Ruwet fait partie des noms un peu plus connus qui sont capables de remplir une salle.
Avez-vous des regrets, des noms qui manquent à l’appel ?
L’absence des filles de Kiffe ta race avec Binge en Scène. Elles n’étaient pas disponibles. Et puis, on aurait dû ouvrir dès le jeudi au Beursschouwburg avec une programmation néerlandophone. Cela n’a pas abouti mais on fera un partenariat avec eux l’an prochain. On ne veut pas faire un festival 100 % francophone. L’idée est d’avoir une dimension internationale et donc d’avoir un côté bilingue plus important. On aura une session d’écoute internationale cette année. On propose cinq podcasts étrangers qui sont sous-titrés sur un écran de cinéma en français et en néerlandais. C’est la plus-value d’un festival.
Quels sont les événements dont vous êtes le plus fier ?
On a Binge en Scène qui a été complet en une semaine et demie, Les Chemins de désir, version spectacle de Claire Richard, est l’un des podcasts les plus primés l’année passée. Ce podcast a connu beaucoup de succès, lui a permis d’écrire un livre et devient maintenant un spectacle. On a, aussi, installé une cuisine qu’on a appelée "Le comptoir" où on fait deux enregistrements autour de thématiques culinaires. Bouffons où il y a une dégustation, en même temps, de nourriture congolaise. Idem avec Gaudeamus, un podcast d’histoire à travers la bière.
Et puis, il y a Silvain Gire, cofondateur et responsable éditorial d’Arte Radio. C’est l’occasion de rendre la pareille à ce pionnier ?
On remet un peu l’église au milieu du village (Rires). Arte Radio existe depuis 2002. Ils ont énormément de créations, ont été à la pointe dans beaucoup de domaines, ils ont lancé beaucoup de gens. Et puis, Silvain Gire est un bon client. Il est marrant. C’est un peu le papa du podcast francophone.
Plus d’infos : www.atelier210.be