Aux sources de "La Servante écarlate"
L’écrivaine canadienne Margaret Atwood a publié plus de 60 livres, traduits en 22 langues. Son premier roman, The Handmaid’s Tale ( La Servante écarlate), publié en 1985, a déjà été adapté au cinéma en 1990 par Volker Schlöndorff, avant de servir de base, en 2017, à la série télévisée à succès de Bruce Miller, portée par l’excellente Elisabeth Moss.
Publié le 18-03-2020 à 09h43 - Mis à jour le 18-03-2020 à 09h44
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Portrait pétillant de Margaret Atwood, l’auteure à succès. Sur Arte, à 22 h 50.
L’écrivaine canadienne Margaret Atwood a publié plus de 60 livres, traduits en 22 langues. Son premier roman, The Handmaid’s Tale (La Servante écarlate), publié en 1985, a déjà été adapté au cinéma en 1990 par Volker Schlöndorff, avant de servir de base, en 2017, à la série télévisée à succès de Bruce Miller, portée par l’excellente Elisabeth Moss.
Dans ce récit dystopique, Margaret Atwood décrit de façon glaçante la mise en place d’une théocratie patriarcale installée à la suite d’un coup d’État. Dans cette Amérique terrifiante, certaines femmes sont réduites à l’état de servantes, dont la fonction unique est de porter des enfants pour leurs maîtresses stériles. Ces servantes ont tellement frappé les esprits que leurs capes rouges sont depuis arborées en signe de résistance.

Du côté d’Orwell, Huxley et Bradbury
Trente-quatre ans plus tard, après avoir rédigé treize autres romans, dont la trilogie de MadAddam, l’écrivaine et universitaire a publié la suite de La Servante écarlate à l’automne dernier, Les Testaments, à nouveau salué par le Booker Prize (19 ans après Le Tueur aveugle). Le déclencheur de cette suite tout aussi captivante ? L’élection de Donald Trump aux États-Unis.
Dans le portrait réjouissant qu’ils consacrent à cette auteure de romans, d’essais, de livres pour enfants ou de recueils de poésie, intitulé Margaret Atwood. De la force des mots , les documentaristes canadiens Peter Raymont et Nancy Lang remontent aux sources de ses inspirations. Où l’on apprend notamment que cette grande lectrice, fan d’Aldous Huxley, George Orwell ou Ray Bradbury, s’était fixé une ligne de conduite pour The Handmaid’s Tale : ne raconter que des évènements réellement survenus dans l’Histoire. Des mères porteuses sous Hitler aux quatre enfants imposés aux femmes par Ceausescu…
Au fil de conversations feutrées, entre deux extraits de ses livres lus en voix off ou deux séquences d’archives, Margaret Atwood se livre largement, l’œil toujours aussi vif à plus de 80 ans, et remonte le cours de sa vie. Son enfance (sans école ni électricité) dans les forêts du Grand Nord canadien, ses études de littérature à Harvard, ses expériences d’écriture, ou ses nombreux combats, pour défendre les droits des femmes ou l’environnement. On savoure aussi les anecdotes personnelles de son agente et amie, Phoebe Larmore, ou de son mari, l’écrivain Graeme Gibson. Ce dernier est décédé brutalement le 17 septembre 2019. Le tournage de ce documentaire venait tout juste de se terminer.