Coronavirus: comment les journalistes poursuivent leur travail malgré le risque
Publié le 20-03-2020 à 10h08 - Mis à jour le 20-03-2020 à 12h34
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Désinfection des locaux, télétravail, perches sur le terrain… Tout est fait pour éviter la contamination.
Alors que le moindre contact physique est quasiment proscrit, les rédactions du pays continuent de travailler pour informer les citoyens sur cette crise du coronavirus. Pour remplir leur mission, les directions des groupes de radio et de télévision ont dû prendre des décisions importantes pour informer le public en évitant, au maximum, les risques.
À l’instar des autres secteurs, les rédactions ont opté pour le télétravail. C’est la raison pour laquelle, le matin sur La Première, vous entendez la chronique de Bertrand Henne depuis son domicile, et plus depuis Reyers. C’est la même chose chez RTL. "Du côté de la radio, les animateurs et journalistes ont été équipés pour qu’ils puissent faire leurs émissions depuis chez eux" , assure Orélie Fallon, porte-parole de RTL Belgium.
Chez BX1, les allées et venues dans le bâtiment molenbeekois ont été également limitées. "En temps normal, on a besoin de 60 personnes dans toute la maison, là on est 20", indique Marc de Haan, directeur général de la chaîne locale bruxelloise. Plusieurs émissions ont, ainsi, été arrêtées pour que les effectifs se réduisent et se concentrent sur l’actualité chaude.
Les présentateurs du JT ne peuvent pas se croiser
S’il est possible d’effectuer certaines tâches à distance, d’autres nécessitent, aussi, que le personnel soit présent dans les bâtiments. Outre la désinfection des locaux et du matériel, la distance de rigueur dans les open spaces, les rédactions ont mis en place des règles strictes afin que leurs collaborateurs se croisent le moins possible.
Pas évident quand on sait que la réalisation d’un sujet TV se fait, souvent (pas à LN24) par équipe de trois : cameraman, journaliste, monteur… "Les trois membres d’une équipe travaillent ensemble et uniquement", affirme Axelle Pollet, porte-parole de la RTBF. Même son de cloche du côté de RTL où les présentateurs du JT n’ont même pas le droit de se croiser. Le but : "éviter une propagation au sein d’une fonction clé", précise Orélie Fallon.
Les émissions en public sont évidemment annulées ou réalisées à distance, le nombre de personnes invitées est aussi limité. Lorsqu’ils viennent dans les locaux de LN24, "certains préfèrent ne pas se faire maquiller ou le font eux-mêmes. Tout est désinfecté tout le temps", rassure Martin Buxant, rédacteur en chef de la chaîne en continu.
Sur le terrain aussi, la prudence est de mise. Durant les trajets en voiture, les cameramen et les journalistes de BX1 ne peuvent pas s’asseoir côte à côte. Une fois sur place, les reporters de toutes les chaînes sont équipés de perches pour interroger leurs interlocuteurs en gardant un minimum de distance.
Tous solidaires dans la galère
Face au danger, les rédactions ont aussi tablé sur la solidarité. Les chaînes locales se partagent, automatiquement, leurs bonnes pratiques. Au niveau national, RTL, la RTBF, la VRT et VTM mutualisent leurs forces pour éviter que leurs équipes ne soient contaminées. "Nous faisons les interviews en français avec la RTBF. VTM et la VRT font pareil en néerlandais. Il y a un accord d’échanges d’images pour éviter que les journalistes ne débarquent à quatre" , conclut Orélie Fallon.