Nawell Madani : "Ma vie a complètement changé après la Mongolie"
Publié le 26-05-2020 à 12h20
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L’humoriste belge raconte son aventure en Mongolie. France 2, à 21 h 05.
Pour ce nouveau Rendez-vous en terre inconnue , Raphaël de Casabianca a convié l’humoriste, comédienne et réalisatrice belge Nawell Madani. Cette dernière confie être revenue transformée de son séjour impromptu chez les éleveurs de yaks de Mongolie.
Qu’avez-vous retiré de cette expérience ?
En sortant de cette aventure extraordinaire, après avoir vu le style de vie de mes hôtes, je me suis rendu compte que je passais à côté de beaucoup de choses, que je ne profitais pas assez des miens, que j’étais trop connectée à mon travail. Pour partir en Mongolie, on m’a tout enlevé, téléphone, ordinateur. Pour moi qui ai besoin de tout contrôler, qui ai l’habitude d’être entourée et sur les réseaux sociaux en permanence, c’était comme une cure de devoir vivre au rythme de ces gens, au milieu de nulle part. J’ai pu profiter de chaque instant. Et cela m’a fait un bien fou de voir des gens qui s’aiment et se le disent tous les jours. J’ai pu voir ce qu’est un vrai couple, de vrais partenaires de vie qui sont forts à deux dans ce combat pour rester en vie. Cela m’a fait remettre en question ma propre vie.
L’aventure s’est prolongée dans votre vie quotidienne ?
Quand j’entendais les invités parler d’un avant et d’un après-Rendez-vous en terre inconnue, je pensais que c’était exagéré. Mais c’est la vérité. Aujourd’hui, je me suis limitée à une heure de téléphone par jour. J’ai enlevé mes écrans de ma chambre. Ma vie a complètement changé après la Mongolie. J’ai beaucoup appris de ces personnes qui se promènent en famille une à deux heures par jour, se racontent des histoires, leur histoire. J’emmène mes parents au bois une fois par semaine !
Aviez-vous des appréhensions avant ce voyage ?
Oui, j’avais peur de moi-même. Je trouvais l’émission géniale, mais partir avec quelqu’un que tu ne connais pas, chez des gens et dans un pays que tu ne connais pas… Je me suis demandé comment j’allais gérer cette aventure, si j’allais être la bienvenue, supporter, être à la hauteur de ce rendez-vous. Au final, cela a collé dès la première minute avec cette famille remplie de bienveillance, d’amour, de générosité, et d’ouverture d’esprit. Alors qu’ils n’ont jamais voyagé…
Vous avez vécu pendant deux semaines dans des conditions extrêmes, avec des températures largement en dessous de zéro.
Je pensais que cela serait insupportable, mais j’ai réussi à me créer des petites habitudes au bout de deux jours. Je suis sortie de ma zone de confort et j’ai eu une chance extraordinaire de faire des balades à cheval dans les steppes, de vivre une transhumance en ayant l’impression d’être dans Le Seigneur des anneaux. C’était dingue. Moi qui déteste le froid, j’ai kiffé la manière dont ces gens sont obligés d’être dans le partage, de faire les tâches ensemble, de chercher du bois, de traire, de conduire le troupeau… On a travaillé avec eux et, après huit à neuf heures par jour dehors, le repas autour du feu était une vraie récompense. En plus, j’étais dans une période un peu particulière de creux après mon premier spectacle (C’est moi la plus belge) et mon premier film (C’est tout pour moi). Je me demandais si j’avais encore la force, avec l’angoisse de faire mieux sur une deuxième tournée, un deuxième film, et au retour je me suis dit que j’étais obligée d’y aller.
Ils vont ont inspirée ?
Ils sont hyperambitieux. Le père veut être le plus grand éleveur de sa région, pour lui et pour ses filles, à qui il veut offrir les meilleures études. Et elles aident leurs parents tant qu’elles peuvent. Je me suis reconnue dans leur rage de réussir et dans le respect, la reconnaissance qu’elles ont pour la sueur de leurs parents. L’une veut être chirurgienne ; l’autre, avocate. J’ai été choquée de la maturité de ces filles. Cela a été très compliqué de se quitter. Elles m’écrivent encore aujourd’hui.
Avez-vous des projets ?
On devait repartir en tournée avec mon prochain spectacle, aller à Avignon, et tout a été annulé à cause du confinement. On ne sait pas quand les théâtres vont rouvrir. Quand on pourra, on repartira sur le one-woman- show en résidence, puis en tournée. Quant à mon nouveau film, on est en phase d’écriture, on attend qu’il puisse partir en production, mais je ne peux pas en dire plus.