"Space Force" : dans sa nouvelle série, Steve Carrell vise la lune et au-delà
À peine née, la "force spatiale américaine" inspire déjà l’ironie sur Netflix.
Publié le 29-05-2020 à 14h10 - Mis à jour le 18-12-2020 à 09h58
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À peine née, la "force spatiale américaine" inspire déjà l’ironie sur Netflix.
À peine créée en décembre dernier, la nouvelle Force spatiale des États-Unis est déjà au cœur d’une série-pastiche mêlant rêves de conquête et enjeux politiques bien terrestres. Netflix a armé la rampe de lancement de sa Space Force et sa mise en orbite est prévue ce vendredi à 9 h 01. Imaginée par les cocréateurs Steve Carell et Greg Daniels, déjà au cœur du succès The Office, la série explore les rêves de voyages lunaires et vers Mars caressés par le président américain.
L’ordre de mission qu’il s’est donné est très clair : il importe "d’emmener de toute urgence une équipe américaine sur La Lune", avant que d’autres nations puissent leur faire de l’ombre. Mais pour cela, le Président doit nommer un commandant-en-chef sans plus tarder.
Pilote émérite rêvant de diriger l’Air Force et fraîchement décoré d’une quatrième étoile, le général Mark R. Naird (Steve Carell) est terriblement déçu lorsqu’on lui propose de prendre la tête de la nouvelle Space Force, sixième branche des forces armées américaines. Sceptique mais dévoué, il accepte le poste et emmène sa famille vivre sur une base militaire reculée au fin fond du Colorado. Pourtant la tâche se révèle bien plus complexe que prévu : son budget est plutôt étriqué et son équipe disparate n’est pas simple à canaliser. Elle est composée à la fois d’hommes de l’espace et de scientifiques de tous horizons, on y croise même un Belge détaché par l’Agence spatiale européenne… Entre recherches scientifiques et conquête spatiale, le général et ses hommes peinent souvent à se mettre d’accord. Pas sûr qu’ils parviennent, dans ces conditions, à assurer la suprématie des États-Unis dans l’espace, alors que la Russie et la Chine se montrent de plus en plus conquérantes…
Militaires contre scientifiques
Imaginée par les cocréateurs Steve Carell et Greg Daniels, Space Force se joue des clichés assez répandus sur les scientifiques dans leur bulle et les militaires sanguinaires, mais aussi du sens de l’absurde propre à ce type d’aventure défiant les limites humaines. Ils donnent ainsi naissance à une comédie pleine d’ironie qui combine les ressorts habituels du monde du travail - réunions, contradictions, rivalités, secrets - aux contours plus abstraits d’un domaine qui fait rêver. L’espace où les enjeux et les obstacles prennent des proportions souvent démesurées et où les ambitions individuelles sont le meilleur frein au succès de tous.
Entre mauvaise foi, gabegie financière, maladresse et mauvaise volonté manifeste, le général Naird donne l’impression de naviguer à vue et chaque jour rend l’aventure spatiale encore plus difficile à imaginer. Dans les rôles-titres, l’excellent John Malkovich campe le Dr Adrian Mallory, directeur scientifique de la base avec lequel le général Naird entretient de fréquents, et parfois houleux, échanges. Une parfaite illustration de la recherche scientifique qui refuse de servir d’alibi aux visées purement militaristes de certains États. Une réalité qui suscite sourires et grincements de dents à parts égales.
Le même duo que la géniale série "The Office"
À première vue, le quotidien de la vie de bureau d’une entreprise de papier implantée dans une ville moyenne ne fait pas rêver. Loin du cool et du glamour, The Office ne fait, pourtant, que magnifier un quotidien en apparence somme toute moyen. Créée au Royaume-Uni par Ricky Gervais et Stephen Merchant, The Office a été adaptée dans plusieurs pays : Le Bureau en France avec François Berléand, La Job au Canada et surtout aux États-Unis. Les Anglais en ont fait deux saisons réussies ; le showrunner Greg Daniels a réussi le pari de proposer neuf saisons et 201 épisodes au cœur de la grille de NBC.
Le talent de Steve Carell
La force principale de l’adaptation américaine est d’abord due à ses personnages attachants. À commencer par Michael Scott, interprété par le génial Steve Carell qui a reçu pour ce rôle un Golden Globe du meilleur acteur en 2006. Ce dernier joue à merveille un patron a priori égoïste, vulgaire, machiste, raciste, incompétent et surtout roi du malaise. Ce boss lourdingue se révèle pourtant davantage être un grand enfant inadapté socialement qu’un pervers narcissique.
Par ses idées loufoques, le directeur régional de l’entreprise Dunder Mifflin à Scranton (Pennsylvanie) emmène toute la bande dans des situations absurdes qu’il saborde souvent : matchs d’impro, cérémonies de remise de prix, JO au bureau… Michael se donne du mal mais il n’a pas besoin de beaucoup motiver son équipe pour que la journée parte en vrille. Dans les moments de gêne, le choix du mockumentaire (faux documentaire) permet de créer une connivence avec les personnages les plus terre-à-terre, dont Pam et Jim, avides de regards en coin à la caméra.
The Office raconte la "vraie Amérique" sans condescendance et les frasques de la vie de bureau. Ses galères (restructurations, mutations, coups bas, inimitiés…) et ses joies (la complicité, les couples…). Une fois accroché, difficile de ne pas avaler tous les épisodes et de ne pas vouloir envoyer son CV à la Dunder Mifflin Paper Company, Inc.
Les 9 saisons de "The Office " sont disponibles sur Amazon Prime Video.