Truffaut, délinquant par amour du cinéma

François Truffaut, c’est l’histoire d’un gamin que sa mère n’aime pas et dont le père n’est pas le père. Il naît en 1932 d’un père inconnu. Sa mère, âgée de 19 ans, rencontre Roland Truffaut, qui le reconnaît, sans l’accepter, sans l’aimer davantage. Sa grand-mère l’élève. Mais à sa mort, alors qu’il est âgé de 10 ans, le petit garçon retourne chez ses parents. Il n’a ni le droit de jouer ni le droit de faire du bruit.

Dans l’appartement parisien, il doit se faire oublier. Il se réfugie alors dans la littérature et le cinéma. Pendant que ses parents sont partis au théâtre, il s’échappe dans les salles obscures avec la peur au ventre qu’ils rentrent avant lui au domicile. Une peur telle qu’elle le fit partir avant la fin du film bien des fois. Entre la place de Clichy et Barbès-Rochechouart, la capitale compte une trentaine de salles, autant de refuges…

Les quatre cent coups

François Truffaut crée un ciné-club, colle les affiches la nuit. Mais un escroc prend tout son argent en lui promettant des films, ceux de Fritz Lang, des frères Lumière, qu’il ne lui apporte jamais. L’adolescent attend jusqu’au dernier moment, devant une salle pleine ou demi-pleine… Pour faire vivre son ciné-club, il se met à voler. Jusqu’à une affaire de vol de machine à écrire dans le bureau de son père, qui le conduira lui-même à la police.

Le 2 décembre 1948, à 16 ans, François Truffaut entre au centre de détention pour mineurs à Villejuif, au beau milieu d’un hôpital psychiatrique. Un juge pour enfants demande à ce qu’il soit mis en observation. Dans ce qui ressemble à un internat, il suit des cours en journée, il apprend à survivre, il rencontre des êtres qui vont le marquer à vie. Son inspiration sera puisée dans ce qu’il vécut entre 8 et 16 ans.

Une lettre de Jean-Pierre Léau

Dans ce documentaire réalisé par Grégory Drai et Jérôme Bermyn, Léa Salamé interroge ceux qui ont fréquenté le cinéaste, tandis que comédiennes, cinéastes, critiques de cinéma tentent de cerner sa personnalité. Jean-Pierre Léau, le jumeau, est resté discret depuis la mort de François Truffaut. Pour la première fois, il accepte de lire une lettre rédigée le jour de la mort du cinéaste. Face caméra, soixante ans après Les 400 Coups, un geste troublant…