La beauté des cathédrales gothiques
Le documentaire en deux parties de Günther Klein aiguise notre regard sur les cathédrales.
- Publié le 29-12-2020 à 17h27
- Mis à jour le 30-12-2020 à 07h37
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Au temps des cathédrales / Arte, 20h50
Ce documentaire mêle astucieusement les images de synthèse, de reconstitutions historiques et de prises de vue aériennes, pour donner un sens esthétique, religieux et politique aux beaux édifices gothiques et romans, de Saint-Denis à Fribourg, puis de Saint-Martin de Mayence à Spire.
Un travail d'orfèvre
Le premier volet traite du gothique, cette période qui permit l’ouverture des églises à la lumière. Voûtes d’ogive et arcs-boutants permettent de s’affranchir des contraintes de l’ère romane pour donner au monument une élévation inédite. Des flots de lumière colorés se répandent alors dans la nef à travers de vastes vitraux. L’art du détail est l’une des caractéristiques de l’architecture gothique. Les bâtisseurs font un travail d’orfèvre et de gros œuvre à la fois : l’amour des détails ne doit pas masquer les problèmes de structure. Maîtres d’œuvre et tailleurs de pierre vont d’un chantier de construction à l’autre à travers l’Europe. Ils ne font pas de longues études techniques, mais procèdent par tâtonnements et par transmission. Ils échangent leurs expériences et tracent des plans sur des panneaux d’argile ou de plâtre. Les villes étaient en concurrence pour embaucher les maîtres d’œuvre les plus renommés, mais entre eux, ces maîtres communiquent et échangent leurs savoirs.
Les artistes ne manquent pas de glisser une touche d’humour. Pour exemple, la cathédrale de Fribourg. Dans le vitrail qui représente la nativité, le bœuf attrape l’enfant Jésus par les langes et Joseph le frappe de son bâton pour le faire lâcher. La cathédrale de Fribourg remplit aussi d’autres utilités pratiques. Elle donne l’heure aux citoyens et les commerçants peuvent se servir des mesures qui sont gravées dans le mur extérieur. Ces mesures témoignent, aujourd’hui encore, des variations du prix des céréales. Pour une certaine somme d’argent, le citoyen pouvait s’acheter un gros pain, en 1270, mais il n’en avait plus qu’un petit lors de la famine de 1317.
Le début du XIVe siècle est marqué par de profondes crises : épidémie de peste, famine, inondations, mauvaises récoltes, pénurie… Et pourtant on observe, quasiment dans le même temps, une toute nouvelle façon de représenter la réalité, la nature et le vivant dans l’architecture.
Samedi soir, la diffusion de ce documentaire est inverse à la chronologie de l’Histoire, puisqu’à 21h45, Au temps des cathédrales consacre son second volet à l’époque romane après avoir traité du gothique.