À deux doigts de l'accident industriel, "District Z" aura pourtant droit à une saison 2
Le cinquième et dernier numéro du jeu imaginé par Arthur a été diffusé vendredi soir sur TF1. Il a enregistré une audience planche, largement battu par la fiction de France 2. Mais il sauve sa peau. Explication.
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Publié le 10-01-2021 à 11h10
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Vendredi soir, les téléspectateurs de TF1 avaient rendez-vous avec le cinquième et dernier numéro de District Z. Très décrié depuis son lancement en raison de ses ressemblances avec Fort Boyard, le nouveau jeu imaginé par Arthur et présenté par Denis Brogniart n’a pas convaincu. Question audiences, il a été largement devancé par la fiction proposée sur France 2, un inédit du Crime lui va si bien. Seuls 2,63 millions de personnes étaient devant leur petit écran pour voir Philippe Lacheau, Tarek Boudali, Elodie Fontan, Julien Arruti et Tony Saint-Laurent affronter le Docteur Z et ses zombies. C’est moins que les 2,97 millions et 2,72 millions enregistrés respectivement les soirs de Noël et de Nouvel an qui sont habituellement des audiences très basses.

Au total, sur l’ensemble des cinq diffusions, le divertissement proposé par TF1 à grand renfort de superlatifs n’aura en moyenne été suivi que par 3,11 millions de fidèles. Soit à peine plus de la moitié de ceux qui étaient présents lors du premier rendez-vous. Et bien moins que les quelque 7 millions de téléspectateurs présents lors des premières minutes de diffusion le 11 décembre. Avec de tels chiffres, il est habituellement question d'un accident industriel. Surtout lorsque l’on sait que le coût du développement de District Z avoisine les dix millions d’euros, soit un budget digne d’un film français pour le cinéma !
Sauvé par la pub
Pourtant, TF1 a confirmé ce week-end à Puremedias.com avoir donné son feu vert pour une seconde saison. Dans le courant de la semaine dernière, Fabrice Bailly, le directeur des programmes du groupe, avait d’ailleurs laissé entendre la chose. Invité sur Europe 1, il s’était montré satisfait des résultats. “On a démarré extrêmement haut, donc forcément ça baisse. Sur les cibles publicitaires, on reste à des niveaux très élevés”, a-t-il dit.
Les cibles publicitaires, voilà ce qui sauve District Z. Si en moyenne, le Docteur Z et ses zombies ne se sont approprié que 17,5 % de part de marché sur la tranche des 4 ans et plus, ils ont les faveurs de la fameuse ménagère de moins de cinquante ans, cible commerciale par excellent puisque jugée responsable des achats. Sur ce segment, la part de marché passe à 31,7 %. Cela fait de District Z, selon TF1, “la troisième marque de divertissement récurrente la plus puissante sur les cibles publicitaires, derrière Koh-Lanta et Mask Singer”. Donc devant un programme pourtant très en vue comme The Voice ! “Ce qu’il faut savoir, c’est que nous sommes une chaîne qui vit de la publicité. C’est une émission qui marche très bien sur les cibles jeunes et publicitaires”, a souligné Fabrice Bailly.
Des perspectives à l'étranger
L’autre espoir sur lequel Arthur et la chaîne privée misent, concerne la déclinaison du concept à l’étranger. “C’est une création française […] Arthur a accompli un travail remarquable sur ce programme qui est en passe d’être exporté à l’étranger”, a encore précisé le directeur des programmes de TF1. À l’instar de ce que connaît Fort Boyard depuis de très nombreuses années, ils espèrent intéresser d’autres télévisions qui viendraient enregistrer leur propre édition dans les immenses décors installés près du Parc Astérix, en banlieue parisienne. Tout est prêt pour les accueillir, un centre de production ayant été installé sur place.

Un impératif: revoir la copie
District Z sauve donc sa peau. Mais l’équipe de production de Satisfaction The Television Agency, la société d’Arthur, a du pain sur la planche si elle veut redresser la barre. Elle va devoir sérieusement revoir sa copie et notamment le manque de rythme qui pénalise fortement la dynamique. On est loin de la “vraie expérience” vantée au lancement du programme. On ne peut pas dire que Tomb Raider a réellement rencontré les forces spéciales comme le clamait Arthut début décembre.

Peut-être faudrait-il aussi demander à Denis Brogniart de varier quelque peu son animation. En faisant abstraction des décors façon jeu vidéo, on a l’impression d’être de retour dans Koh-Lanta…