Eric Clapton, un guitariste de génie sauvé par la musique
Publié le 10-01-2021 à 07h39
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Éric Clapton : la vie en blues/Vendredi 8 janvier, Arte, 22h25 La voix d’Eric Clapton lui-même nous guide dans les méandres d’une existence chaotique. Des tréfonds de son âme aux sommets de sa gloire, ce guitariste de génie n’élude aucun aspect. Dans ce documentaire de plus de deux heures signé Lili Fini Zanuck, Eric Clapton se raconte sans fard. Sa grand-mère Rosa Clapp, qui l’a élevé comme un fils, sa tante Silvia Clapton, le pianiste et sculpteur Ben Palmer, BB King, le guitariste Roger Waters et nombre de ses collaborateurs musiciens reviennent également, essentiellement en voix off, sur le parcours hors normes de celui que ses fans considèrent comme le "dieu de la guitare".
Si Eric Clapton est toujours en vie, c’est principalement grâce à la musique. Dès l’âge de 9 ans, alors que ce gamin du sud de l’Angleterre découvre que sa véritable mère s’est enfuie au Canada, pour le rejeter une nouvelle fois, le blues sera son salut. Jour et nuit, il écoute des disques et reproduit ce qu’il entend sur sa guitare acoustique. C’est ainsi qu’il découvre la "musique noire" de Muddy Waters, BB King et les autres. Plus tard, c’est ensuite grâce à Clapton que l’Amérique blanche s’ouvrira au blues et à ses talents, faisant fi de la ségrégation raciale.
À 17 ans, alors qu’il étudie à la Kingston School of Art, le jeune musicien intègre sa première formation, The Roosters, puis conquiert la scène anglaise avec The Yardbirds. Un groupe dont il déplorera rapidement les accents pop, en puriste du blues. Après un bref compagnonnage avec John Mayall, il partira à la conquête de l’Amérique avec Cream, monté avec Ginger Baker et Jack Bruce.
Drames intimes
Outre le récit de son ascension musicale, ce film faisant la part belle au son explore les aspects privés du parcours d’Eric Clapton. En particulier ses amours et son obsession pour Pattie Boyd, la femme de son ami George Harrisson. Lili Fini Zanuck s’attarde sur les drames intimes de cet homme fragile, enclin à l’addiction (aux drogues puis à l’alcool), profondément marqué par la fin tragique de son fils de 4 ans, Conor, tombé accidentellement du 53e étage d’un gratte-ciel new-yorkais. Une fois de plus, la musique le sauvera.
Notons qu’à l’issue de ce récit envoûtant, Arte propose à 0h35 le live d’Eric Clapton de 2015 au Royal Albert Hall de Londres. Pour fêter ses 70 ans, il y donna sept concerts. La réalisation est assurée par Blue Leach, qui signa d’autres films consacrés à Peter Gabriel, Linkin Park ou REM.