Marie Drucker se penche sur les "cold case": "J’ai beaucoup d’intérêt pour les faits divers"

Une réalisation exigeante

Ce rendez-vous hebdomadaire de belle facture est animé par l’ex-journaliste Marie Drucker, devenue productrice. "Je suis quand même impliquée en amont du plateau, mais je n’en suis que la présentatrice, aux côtés du criminologue Alain Bauer, précise-t-elle. Au travers d’une série de témoignages et de reportages tournés sur les lieux du crime par la rédaction d’Au bout de l’enquête."

Marie Drucker revient sur ces affaires qui ont connu de nombreux rebondissements. Elle explore aussi les méthodes des enquêteurs de l’époque, les mécanismes psychologiques des suspects ou les contextes sociaux. "C’est en décembre 2020 que Nicolas Helias, patron d’Enibas productions, m’a demandé d’incarner ce magazine documentaire. Je ne cours vraiment pas après l’antenne depuis quatre ans, et on m’a proposé différentes choses sur d’autres chaînes que le service public, mais rien de nature à me faire changer d’avis. J’ai finalement accepté Au bout de l’enquête pour plusieurs raisons : parce que j’ai beaucoup d’intérêt pour les faits divers, parce que France Télévisions démarre une nouvelle marque sur le sujet, et grâce à l’exigence dans la réalisation, qui est sans commentaire. Lorsque l’on s’est réunis dès le lendemain de cette proposition avec toute l’équipe, j’ai regardé les images qui avaient déjà été tournées et j’ai été convaincue tout de suite", nous explique-t-elle.

Pas de mise en scène à l’écran

Contrairement aux émissions de faits divers qui ont occupé l’antenne de France Télévisions des années durant, telles Faites entrer l’accusé ou Non élucidé, Marie Drucker ne se met pas en scène à l’écran. "Il y a une volonté de sobriété dans Au bout de l’enquête. Et chacun son emploi. Christophe Hondelatte était extraordinaire dans ce rôle-là. On va affiner les choses au fur et à mesure, il y a encore beaucoup d’allers-retours avec la chaîne. Depuis le week-end dernier, nous enchaînons deux épisodes, diffusés de 14 h à 15 h et de 15 h à 16 h", poursuit-elle.

Du métier de journaliste à la production

Après avoir présenté des journaux sur France 3 et France 2, après avoir exercé aussi son métier de journaliste dans la presse écrite ou animé des émissions sur Europe 1 et RTL, Marie Drucker a rendu sa carte de presse en 2016 pour se consacrer à la réalisation de documentaires et fonder sa société No School Productions. Elle est devenue aussi la présentatrice de la case Infrarouge diffusée tous les mardis en deuxième partie de soirée sur France 2, et consacre une bonne partie de son temps à la production de films documentaires.

Ce vendredi, la chaîne du câble RMC Découverte diffuse d’ailleurs Nicholas Winton, l’homme qui sauva 669 enfants, un film consacré à ce médecin anglais qui organisa le sauvetage de 669 enfants juifs menacés par les nazis, en les faisant venir de Tchécoslovaquie en Angleterre. "Cela faisait partie, à l’origine, d’une collection sur ces hommes et ces femmes qui, à travers l’Histoire, quels que soient le pays ou l’époque, ont sauvé d’autres personnes d’un destin funeste. Or, la mode n’est plus tellement aux collections documentaires, les diffuseurs préférant les séries. Je suis donc en train de vendre les portraits à la découpe. Ce qui n’est pas plus mal, parce que cela permet de travailler avec différents diffuseurs, de se remettre en question à chaque fois. J’ai quinze projets dont les dossiers sont prêts, sur des sujets d’histoire contemporaine très forts. Je connaissais cet engagement comme réalisatrice, et aujourd’hui, en tant que productrice, chaque film est un engagement total, auprès des réalisateurs, auteurs, diffuseurs."

Un livre en préparation

Par ailleurs, après avoir publié deux essais avec Stéphanie Bonnec, Maman pour le meilleur et pour le reste et Naturel pour le meilleur et pour le reste, Marie Drucker prépare pour le printemps un livre sur sa "méthode pour être en forme après 40 ans" selon ses mots. "Le ton est léger, mais c’est très étayé, avec des médecins, des spécialistes du sommeil et du stress, des docteurs en biochimie alimentaire, pour expliquer que c’est un âge extraordinaire pour les femmes, mais qu’il y a quand même de petites choses à savoir pour rester en forme le plus longtemps possible", conclut cette touche-à-tout pour qui "le souci du grand public est capital".