Quand les Français quittent les villes
La revanche de la France périphérique/ France 3, 23h05
Publié le 21-03-2021 à 10h54 - Mis à jour le 21-03-2021 à 10h55
:focal(1507x2021:1517x2011)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/RQVYFTLQ4FEV5LKZVO3VTT7724.jpg)
La France périphérique est cette France des campagnes et bords de mer, bien loin des grandes villes telles que Paris, Bordeaux, Marseille… Ce territoire boudé, voire méprisé par les citadins, retrouve grâce à leurs yeux depuis la crise sanitaire.
Désormais, cinq millions de Français sont en capacité de télétravailler. La séparation du lieu de vie et du lieu de travail entraîne une migration nouvelle, une autre répartition sur tout le territoire. Les Français se rendent compte que la qualité de vie est liée à l’espace, à la nature…
La Bretagne, particulièrement prisée
Les résidences secondaires deviennent des résidences principales et le confinement permet d’accélérer un certain nombre de projets qui était déjà là. Un Français sur 4 dit vouloir quitter la ville pour la campagne. Un peu partout en France, les villes moyennes enregistrent une forte hausse des transactions immobilières. La Bretagne est particulièrement prisée. Depuis le confinement, les recherches y ont bondi de 17 %. On observe même des situations tendues avec des demandes qui dépassent les offres.
Pour Réseau d’enquêtes, l’animateur Charles-Henry Boudet part à la rencontre de néo-ruraux devenus néo-paysans. À 47 ans, une ancienne assistante-commerciale s’installe en Provence-Alpes-Côte d’Azur pour réaliser son rêve d’adolescence, élever des abeilles. Un ancien cheminot a repris l’exploitation ostréicole de son père…
Le sociologue Jean Viard rappelle que 60 % de l’emploi se trouve dans les huit grandes métropoles françaises. Mais Paris a perdu 53 000 habitants en cinq ans. Preuve que le modèle change.
Une nécessité de créer de l’emploi
Les études de l’Ifop sont très nettes. Environ 10 % des gens issus de tous les milieux, dans tous les âges, ont envie de bousculer leur vie. Bousculer sa vie signifie se séparer, déménager, changer de métier… avec ce désir de faire nouveau, de redémarrer. Le confinement a été comme un déclencheur. Avec la peur de manquer, le circuit court est revenu une priorité. Éleveurs et consommateurs ont modifié leurs habitudes.
L’exode urbain annoncé ne peut s’inscrire dans la durée qu’à une seule condition, que les campagnes et les villes moyennes puissent créer plus d’emplois que les grandes métropoles.
C’est, selon le sociologue, le grand défi de cette période post-covid. Si ce magazine n’est pas en mesure de nous dire s’il s’agit d’un mouvement de fond ou d’un épiphénomène lié à la crise sanitaire, il a le mérite de poser la problématique.