Documentaire: l’AFC Chapecoense, club à jamais endeuillé
Nossa Chape, à découvrir sur Be1, mardi à 20h30.
Publié le 03-06-2021 à 15h59 - Mis à jour le 06-06-2021 à 19h19
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"A bord de LaMia 2933, tout va bien". En revoyant les images d’archives d’une interview accordée par un joueur de Chapecoense, tout sourire aux côtés du pilote de l’appareil, impossible de ne pas penser au cynisme cruel de cette scène. Quelques minutes plus tard, l’avion s’est écrasé sur une colline à quelques encablures de Medellin où 71 personnes ont perdu la vie : 19 footballeurs, 25 membres du staff, 20 journalistes et 7 membres de l’équipage. Le modeste club de football brésilien devait disputer la finale de la Copa Sudamericana afin d’écrire la plus belle page de son histoire.
Parfois un peu longuet
Pour réaliser le documentaire Nossa Chape, Jeff et Michael Zimbalist ont suivi de l’intérieur la reconstruction du club. En interviewant les rescapés, les veuves des personnes décédées, le nouveau président, le nouveau coach ou encore des supporters.
Pour être honnête, au départ, on craignait que ce film de quasiment une heure et demie allait verser dans le sentimentalisme à outrance et n’être qu’une longue litanie de plaintes et cris de souffrance légitimes des familles ou des joueurs rescapés. Compliqué d’y échapper. Ces moments saupoudrés de musique tragique et d’images au ralenti auraient mérité un chouïa plus de sobriété et sont parfois un peu longuets. Même si le combat des proches et des footballeurs forcent le respect.
Finie la famille ?
L’aspect le plus intéressant abordé dans Nossa Chape, est celui des difficultés vécues en coulisses par les dirigeants du club de Chapecó pour repartir de l’avant. Rapidement, les affres du milieu professionnel du football refont surface. Les résultats sont mauvais, les supporters sont furieux, l’entraîneur est critiqué dans les médias et vilipendé dans les gradins.
Les joueurs de l’ancienne équipe déplorent l’ambiance délétère de la nouvelle team et évoquent, avec nostalgie, l’ancienne comparée à une famille. Ceux qui sont encore en vie reprochent notamment aux nouveaux dirigeants d’utiliser leur douleur pour attirer les sponsors quand des épouses endeuillées attaquent le club en justice lorsqu’il rechigne à débourser un centime.
La compagnie, elle, a fait faillite. LaMia n’avait pas prévu assez de carburant pour que l’avion puisse voler en cas d’incident. L’enquête a montré que les huit derniers vols de la compagnie avaient, d’ailleurs, atterri avec des réservoirs quasi vides.